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Des supernovas auraient causé deux extinctions massives sur Terre

Des phénomènes qui ont pu fragiliser la couche d'ozone, provoquant des changements climatiques drastiques et anéantissant les espèces

Supernova
Image d’illustration — ManowKem / Shutterstock.com

Deux des plus grandes extinctions massives de l’histoire de la Terre pourraient être le résultat d’explosions stellaires d’une puissance inimaginable. C’est la conclusion d’une étude menée par une équipe de chercheurs de l’université de Keele, en Angleterre. Ces scientifiques ont analysé la fréquence des supernovas à proximité de notre Système solaire et ont trouvé une corrélation entre ces événements cataclysmiques et des périodes d’extinction massive sur notre planète.

Les supernovas

Une supernova survient lorsqu’une étoile massive, à court de carburant, s’effondre sous son propre poids avant d’exploser violemment. Ce phénomène génère une onde de choc et projette une quantité considérable de matière dans l’espace. D’après Nick Wright, astrophysicien et auteur principal de l’étude, ces explosions comptent parmi les événements les plus énergétiques de l’Univers. « Si une étoile proche de la Terre venait à exploser en supernova, les conséquences seraient catastrophiques pour la vie sur notre planète », précise-t-il.

Les chercheurs expliquent qu’une telle explosion pourrait altérer la couche d’ozone terrestre, exposant ainsi les organismes vivants aux rayonnements ultraviolets du Soleil et entraînant des pluies acides. Ce type de bouleversement climatique pourrait expliquer certaines extinctions massives observées dans les archives géologiques.

L’étude a recensé toutes les étoiles massives situées dans un rayon d’un kiloparsec (environ 3 260 années-lumière) autour du Soleil. En se concentrant sur les étoiles OB, caractérisées par leur luminosité intense et leur courte durée de vie, les chercheurs ont pu mieux comprendre le taux de formation stellaire dans notre région de la Voie lactée. Cette analyse leur a également permis d’estimer le taux de supernova se produisant à proximité de la Terre, plus précisément dans un rayon de 65 années-lumière. 

Un lien avec deux extinctions majeures

En comparant les données avec les périodes d’extinction massive connues, ils ont trouvé une concordance frappante entre certaines de ces extinctions et les explosions stellaires, à l’exclusion des extinctions dues à d’autres causes comme les impacts d’astéroïdes ou les périodes glaciaires.

Les résultats de l’étude suggèrent que les supernovas pourraient être à l’origine de deux des cinq extinctions massives les plus marquantes de l’histoire terrestre : celle survenue à la fin de l’Ordovicien, il y a environ 445 millions d’années, et celle de la fin du Dévonien, il y a environ 372 millions d’années.

L’extinction de l’Ordovicien a entraîné la disparition d’environ 50 % des genres et 19 % des familles biologiques, tandis que celle du Dévonien a anéanti près de 60 % des genres et 85 % des espèces marines. Si les causes précises de ces événements restent débattues, une hypothèse dominante évoque la destruction de la couche d’ozone terrestre. Un tel phénomène pourrait être provoqué par des rayonnements cosmiques issus d’une supernova proche.

La double nature des supernovas

Les supernovas, bien qu’elles puissent provoquer des extinctions, jouent aussi un rôle dans l’évolution des galaxies. Elles enrichissent le milieu interstellaire en éléments chimiques lourds, nécessaires à la formation de nouvelles étoiles et planètes. Selon Alexis Quintana, coauteur de l’étude, « ces explosions contribuent à la naissance de nouveaux mondes, mais si une planète comme la Terre se trouve trop proche d’un tel événement, les conséquences peuvent être désastreuses. »

Les chercheurs ont également estimé qu’environ 0,4 à 0,5 supernova se produit chaque siècle dans des galaxies semblables à la Voie lactée, un chiffre légèrement inférieur aux précédentes estimations de deux à trois par siècle. Heureusement pour nous, les étoiles proches capables de se transformer en supernovas dans le prochain million d’années, comme Antarès et Bételgeuse, sont suffisamment éloignées pour ne pas représenter de menace.

Par ailleurs, le nouveau télescope japonais révèle de nouvelles informations sur les trous noirs et les supernovas.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: Newsweek

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