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Le suaire de Turin a-t-il vraiment recouvert Jésus-Christ ?

Un tissu qui intrigue les chercheurs et les croyants depuis des siècles

suaire de Turin
— © Dianelos Georgoudis / Wikimedia Commons

Le suaire de Turin est un objet fascinant qui suscite la curiosité et le débat depuis des siècles. Il s’agit d’un morceau de tissu qui aurait enveloppé le corps de Jésus-Christ après sa crucifixion et qui porterait son image imprimée. Mais est-ce une relique authentique ou une supercherie médiévale ? Les scientifiques ont tenté de répondre à cette question en utilisant diverses méthodes d’analyse.

La datation au carbone 14 : un verdict contesté

L’une des premières tentatives pour déterminer l’origine du suaire a été la datation au carbone 14, une technique qui permet d’estimer l’âge d’un matériau organique en mesurant la quantité d’un isotope radioactif du carbone qu’il contient. En 1988, trois laboratoires indépendants, situés en Arizona, à Oxford et à Zurich, ont analysé des échantillons prélevés sur le tissu et ont conclu qu’il datait du Moyen Âge, entre 1260 et 1390.

Cette datation coïncide avec la première mention historique du suaire, qui apparaît en 1354 dans les possessions du chevalier Geoffroy de Charnay. Quelques années plus tard, l’évêque de Troyes affirme que le suaire est une fausse relique peinte par un artiste habile.

Cependant, les partisans de l’authenticité du suaire n’ont pas accepté ce résultat et ont avancé plusieurs hypothèses pour le remettre en cause. Certains ont suggéré que les échantillons auraient été prélevés sur une partie du tissu qui aurait été réparée ou contaminée au cours des siècles, par exemple lors d’un incendie à Chambéry en 1532. D’autres ont invoqué la possibilité que le suaire ait été exposé au monoxyde de carbone, ce qui aurait faussé la mesure du carbone 14. Toutefois, ces hypothèses n’ont pas été confirmées par des preuves solides.

L’analyse des traces de sang : des anomalies troublantes

Malgré la datation au carbone 14, les recherches sur le suaire se sont poursuivies, notamment sur les traces de sang qui apparaissent sur le tissu et qui correspondent aux blessures infligées à Jésus selon les Évangiles. En 2018, deux chercheurs italiens, Matteo Borrini et Luigi Garlaschelli, ont réalisé une étude basée sur l’analyse des traces de sang (BPA), une méthode utilisée en médecine légale pour reconstituer les scènes de crime.

Les deux scientifiques ont utilisé du sang réel et synthétique pour reproduire les motifs du suaire sur un mannequin et un volontaire. Ils ont ainsi simulé les différentes positions que Jésus aurait pu adopter lors de sa crucifixion et de sa mise au tombeau. Leur objectif était de vérifier si les traces de sang étaient cohérentes avec ces scénarios.

Leur conclusion a été que les motifs du suaire présentaient des anomalies et des incompatibilités avec la réalité physique. Par exemple, ils ont observé que certaines traces semblaient provenir d’une personne debout au-dessus du tissu plutôt qu’allongée dessus. Ils ont également constaté que les traces ne correspondaient pas à une crucifixion en forme de T ou de Y, mais qu’elles auraient nécessité des changements d’angle des bras et du corps.

Ces résultats suggèrent que le suaire ne serait pas l’empreinte réelle d’un corps crucifié, mais plutôt le résultat d’une manipulation artistique.

— © Saint-Sulpice, Paris / Wikimedia Commons

Une énigme encore irrésolue

Le suaire de Turin reste donc un mystère qui défie la science et la foi. D’un côté, les analyses scientifiques semblent indiquer qu’il s’agit d’une fabrication médiévale destinée à tromper les fidèles. De l’autre côté, les croyants continuent à y voir un témoignage miraculeux de la passion et de la résurrection de Jésus.

Quelle que soit la vérité sur son origine, le suaire est un objet inestimable qui attire des millions de visiteurs lors de ses rares expositions publiques. Il est conservé depuis 1694 dans la chapelle du Suaire de Turin, en Italie, où il est protégé par des mesures de sécurité renforcées.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: IFL Science

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  • Bonjour
    Pas du tout d’accord avec votre article ! bcp études scientifiques donnent beaucoup d’arguments !
    On ne saura jamais si c’est le linceul de JC ou non… par contre on sait tres bien qu’il ne date pas du moyen Age, et qu’il n’a pas été réalisé volontairement par un faussaire !
    – La datation au carbone 14 peut en effet être très discutable
    Des fouilles modernes ont apporté des détails sur les crucifixions romaines autour de l’an zéro… Détails non connus au MA :
    – Pièces posées sur les yeux, forme de la lance pour percer le cœur, lanières plombées de la flagellation… tout ça correspond aux objets romains
    – Déroulement du supplice retrouvé dans des récits romains, qui se retrouve parfaitement dans les traces sur le corps du supplicié, et pas du tout dans les représentations de JC à travers les siècles
    – Tissus de l’époque du christ (variété des végétaux), pollens de l’époque
    De plus :
    – Le linceul est un NEGATIF photographique, qui, inversé, redonne une image très réaliste du supplicié, Impossible, même pour un artiste actuel, de peindre un négatif !!
    – les bras du supplicié n’étaient pas tendus, ce qui lui permettait de bouger (traces de sang coulant le long des bras), de se maintenir en vie plus longtemps… jusquà ce qu’on lui casse les jambes pour l’achever
    – Les tracés informatiques de la distance du corps/au linceul en fonction de la densité des traces de sang donne une représentation REALISTE du corps en 3 D
    – Il n’y a aucune trace physique de pigment de quelque nature que ce soit sur le tissu… même pas de sang, d’ailleurs… c’est comme si le tissu avait été « roussi »
    ETC, il y a encore d’autres preuves… j’abrège, renseignez vous !
    Ce suaire est passionnant parce qu’il EST un mystère, justement ! Aucune idée de la façon dont il s’est formé, mais certainement pas fabriqué de la main de l’homme. Celui de JC ou pas… c’est un objet exceptionnel
    Je ne comprends pas bien d’où viennent vos conclusions extravagantes, mais je pense qu’il faudrait un comité de relecture un peu sérieux pour ce genre d’article !! vous trompez les gens !
    Merci

  • Re bonjour
    Je viens de regarder la vidéo avec les deux personnages qui prennent des airs de conspirateurs pour faire des soi disant expériences réalistes !!
    Bravo pour le protocole ! XD

    Pour reproduire les traces de sang, il aurait fallu déjà reproduire les conditions REELLES du supplice, ce qui n’a pas du tout effleuré nos deux « expérimentateurs »

    • la température, le taux d’humidité ou de sécheresse du lieu de crucifixion… et non un labo climatisé et aseptisé
    • la stature du supplicié, son état physique : il avait été flagellé et tabassé pendant un moment, il a a priori porté sa croix, puisque les romains utilisaient ce type de protocole pour les crucifixions
    • l’état du corps du supplicié : il ne devait pas être bien frais et pimpant comme notre « cobaye »… il était couvert de sueur plus ou moins séchée, de terre, de tout ce qu’on a pu lui lancer, et de sang, avec des hématomes partout : peau sale, boursouflée… il était dans un état d’épuisement avancé… ce qui peut impacter le débit sanguin, la tension, peut être la densité du sang
    • tout ceci peut influer sur l’épaisseur du sang, son débit, le temps de séchage…. donc la façon dont ce sang s’écoule.
    • en plus, un epu de sang a pu encore s’écouler des plaies lors de la descente de la croix, lorsqu’on a enlevé les clous !

    etc, etc, je ne me suis pas penché longtemps sur la question …. mais plus qu’eux, a priori !

    C’est vraiment n’importe quoi… On prend les gens pour des imbéciles ! ce n’est pas ça la science : on réfléchit avant de faire des expériences sans queue ni tête !

    Et si ces gens avaient lu un peu de littérature, ils auraient vu que ce type d’étude avait déjà été fait ! Des travaux archéologiques ont mis à jour des restes de crucifiés : Non, la position sur la croix n’était ni en X ni en Y… les suppliciés avaient les bras à demi repliés, ce qui leur permettait de bouger, de se tenir sur un bras puis sur l’autre, pour se soulager… c’est ce qui les maintenait en vie pendant plusieurs heures…. quand ça avait assez duré, les romains leurs cassaient les jambes, et ils se retrouvaient pendus par leurs seuls bras, et étouffaient assez rapidement. Quand ils pensaient qu’il était déjà mort, ils ne se donnaient pas la peine de casser les jambes : un petit coup de lance dans le cœur, pour être sûr

    En effet, les ossements de suppliciés mis à jour assez récemment montrent clairement le passage du clou au milieu des petits os du poignet, ce qui lèse gravement le tendon du pouce : celui ci re recroqueville dans la main … et il y reste, d’ailleurs, sur le suaire, on ne voit pas le pouce : il est replié dans la paume ! On a aussi pu voir que les os étaient usés au niveau du clou… preuve que le supplicié cloué avait bougé, pendant plusieurs heures sur sa croix, changeant de position !

    Sachant cela, on peut en effet mesurer l’angle de coulée sur les bras de l’homme du suaire, voir que le sang a parfois coulé le long du bras, puis subitement, changé de direction … lorsque l’homme changeait de position sur la croix, soulageait un bras au détriment de l’autre, puis revenait un peu plus tard.

    Il y a eu des études sérieuses, là dessus, votre vidéo est une insulte à la recherche scientifique, les deux « chercheurs » ne sont pas du tout crédible, leur protocole est minable, leur sang trop liquide, le cathéter au mauvais endroit (on sait très bien entre quels os du poignet sortait le clou… pas la peine de prendre des airs inspirés pour rechercher ce point, et se tromper, et ne surtout pas lire la biblio sérieuse de travaux antérieurs)

    On ne saura JAMAIS si ce suaire est celui de Jésus de Nazareth, et à la limite : on s’en fout un peu…
    Ce qui est intéressant, c’est que ce morceau de tissu ne peut pas être un faux … il aurait fallu, au moyen age un peintre qui sache peindre un NEGATIF PHOTOGRAPHIQUE, ce qui , même de nos jours n’est certainement pas possible ! (et je ne parle même pas des données 3D encodées dans cette image, qu’on a pu modéliser et qui ont donné une représentation en relief très intéressante !

    En effet, le premier homme, qui a photographié le suaire, sur demande de l’église, lors des débuts de la photo, ne s’attendait certainement pas à ce que le négatif de l’image qu’il avait prise, (qui inverse donc l’image du suaire), puisse afficher le visage et le corps hyperréalistes et en relief, de l’homme du suaire ! On ne peut imaginer cela en regardant le suaire lui même !

    Personne ne sait comment il s’est formé cette image extraordinaire, et c’est pour ça que ce morceau de tissu est tellement intéressant
    Alors, ce type d’article pour conclure que le suaire a été peint par un homme du moyen àge…. (ce serait là, par contre, un vrai miracle)….. vraiment ! on prend les gens pour des imbéciles. C’est honteux ….
    (J’ajoute que les analyses des fibres n’ont permis de retrouver aucune trace de pigment sur le suaire !! comment peindre sans pigment ??)

    Trouvez donc un comité de relecture sérieux avant de faire paraitre ce type d’article !!! c’est vraiment désolant de voir ça !