
Il y a quelques années, une équipe de chercheurs japonais a découvert que la migration saisonnière d’un escargot terrestre vers la cime des arbres contribuait à réduire largement son risque de prédation.
Escargots des cimes
Menées par des chercheurs de l’université de Tsukuba et publiées en 2017 dans la revue Animal Behaviour, ces recherches portaient sur Euhadra brandtii sapporo, observé dans une petite partie des forêts d’Hokkaido. La plus septentrionale des principales îles du Japon, également connue pour abriter un lac en forme de cœur.
Hibernant sous des tapis de feuilles mortes, ce gastéropode change radicalement d’environnement à l’arrivée de la belle saison, et va évoluer dans la canopée des chênes et des érables, qui peuvent atteindre une vingtaine de mètres de haut.
Pour suivre ses pérégrinations, l’équipe a fixé de minces fils aux coquilles de plusieurs spécimens, et utilisé des tours d’observation. Des capteurs ont également été installés à la cime des arbres pour mesurer les différences de température et d’humidité par rapport au sol.

Un environnement bien moins hostile que prévu
Il s’est avéré qu’E. brandtii sapporo prenait de la hauteur dès le début du printemps, ce qui lui permettait essentiellement d’échapper aux coléoptères terrestres, plus actifs durant la saison chaude, et à des prédateurs nettement plus intimidants (chiens viverrins, rongeurs…).
S’ils constituaient des cibles potentielles pour les oiseaux et les écureuils, une expérience de deux semaines a montré que les taux de survie de ces grimpeurs intrépides s’avéraient deux fois plus élevés que ceux des escargots ne quittant pas la terre ferme.
Les données récoltées par les capteurs ont également révélé des niveaux d’humidité bien plus élevés que prévu (80 % en moyenne), et les observations confirmé un changement de régime alimentaire radical, avec des gastéropodes (connus pour se nourrir essentiellement de feuilles mortes) se tournant vers les lichens et les mousses.
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