Si l’éruption du Vésuve en 79 de notre ère, à l’origine de l’ensevelissement de Pompéi et des cités voisines, reste sans doute la plus tristement célèbre de l’histoire, le sud de l’Islande a également connu un événement similaire au XIIe siècle.
Le réveil brutal de l’Hekla
En sommeil depuis plus de deux siècles, le stratovolcan Hekla a connu un réveil brutal en 1104 de notre ère, crachant un épais panache de téphra brûlant qui allait recouvrir la moitié de la superficie actuelle de l’Islande (plus de 55 000 kilomètres carrés). À cette époque, la vallée de Þjórsárdalur, située à 15 kilomètres au nord du stratovolcan, était occupée par des communautés agricoles prospères de colons nordiques, qui vivaient dans de grandes fermes collectives.
Bien que cet évènement ait sans doute été précédé d’essaims de tremblements de terre et d’une fonte anormale des neiges, de tels signes avant-coureurs seraient probablement passés inaperçus, dans une région connue pour son activité volcanique soutenue.
À ce jour, les fouilles archéologiques réalisées dans la vallée ont conduit à la mise au jour des vestiges d’une vingtaine de fermes vikings. Construites à partir de 950 de notre ère, celles-ci ont été ensevelies sous une épaisse couche de matériau volcanique, ayant également rendu les terres agricoles inexploitables.
La ferme de Stöng
Découvert en 1939, Stöng abritait une maison longue recouverte de gazon. Mesurant 17 mètres de long pour 6 de large, elle accueillait les ouvriers agricoles et leurs familles, des esclaves et même des courtisanes.
Cet important lieu de vie intégrait des plateformes surélevées utilisées pour dormir et les activités domestiques, ainsi qu’une lokrekkja, ou armoire-lit, réservée au chef de la communauté. Deux structures attenantes servaient respectivement de toilettes/bains et de garde-manger.
Outre un petit entrepôt dédié au stockage des poissons et viandes fumées, une étable, une forge et une petite église, également recouverte de gazon, les archéologues ont également mis au jour un ancien cimetière sur le site, dont une réplique a été construite en 1977.