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Le squelette d’une femme guerrière découvert parmi les restes de chevaliers espagnols

Elle appartenait vraisemblablement au célèbre ordre de Calatrava

Femme Guerriere
Zorita de los Canes — siete_vidas / Shutterstock.com

L’examen d’ossements exhumés d’un cimetière médiéval du centre de l’Espagne a conduit à l’identification d’une membre probable de l’ordre de Calatrava, ayant défendu le royaume de Castille face aux Maures entre le XIIe et le XVe siècle.

Le cimetière du château de Zorita de los Canes

Détaillée dans la revue Scientific Reports, cette analyse minutieuse a porté sur les squelettes d’une vingtaine d’individus inhumés dans le cimetière du château de Zorita de los Canes, repris aux Musulmans par l’ordre militaire et religieux de Calatrava en 1174. Située sur les rives du Tage, cette ancienne citadelle de la province de Guadalajara est connue pour abriter les restes de nombreux chevaliers.

« La plupart des individus présentent des blessures pénétrantes par arme blanche et de blessures par objet contondant, suggérant des épisodes violents », écrivent les auteurs de la nouvelle étude. « La fréquence des lésions au niveau de la partie supérieure du crâne, des joues et du bassin renforce l’idée qu’il s’agissait de guerriers. »

Les analyses isotopiques de leurs os montrent qu’ils consommaient de grandes quantités de volaille, et de poissons de mer, indiquant qu’il s’agissait probablement de membres de l’élite. Ceux-ci auraient potentiellement été tués lors des batailles d’Alarcos (1195) ou de Navas de Tolosa en (1212), ayant permis d’affirmer Zorita de los Canes comme la principale place forte de l’ordre de Calatrava.

Guerrière médiévale

Si des fouilles antérieures avaient révélé la présence du squelette d’un nourrisson, dont le profil isotopique suggérait que sa mère semblait également suivre un tel régime alimentaire, celui des ossements de la femme adulte indique un apport de protéines nettement plus faible, laissant penser qu’elle possédait un statut inférieur. Ce qui ne l’aurait vraisemblablement pas empêchée de prendre part aux combats.

L’une des hypothèses est que cette femme était une servante amenée à défendre le château, mais selon Carme Rissech et ses collègues, ses os ne présentaient pas le type d’usure habituellement observée chez les laquais médiévaux.

Les lésions osseuses, typiques des moines-soldats bien entraînés, suggèrent qu’il s’agissait plus probablement d’une guerrière, qui maniait l’épée et portait une sorte d’armure ou de cotte de mailles.

Par Yann Contegat, le

Source: IFL Science

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