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Enfourchez votre balai et partez à la rencontre des sorcières les plus mystérieuses de l’Histoire

Tantôt effrayante ou au contraire, appréciée, l’existence des sorcières est discutée depuis de nombreux siècles. Avant d’être des personnages de contes et autres productions hollywoodiennes, ces êtres aux pouvoirs étranges ont d’abord été découverts parmi la population, selon les dires de leurs contemporains. Légendes ou réalités déformées, voici un florilège de rumeurs et de procès ayant fondé la réputation des sorcières.

France, Besançon, 1521

Après avoir vendu leurs âmes au Diable, Michel Verdun, Pierre Burgot et le Gros-Pierre Wiérus s’étant frottés de graisse se sont transformés en loups. Pierre avoue avoir tué un jeune garçon et tenté de le manger. Les deux autres quant à eux avouent avoir tué et dévoré une jeune fille grâce à leur force et leurs attributs de loups-garous. Michel confesse également qu’il a kidnappé des enfants. Les trois hommes sont brûlés vifs.

 

France, Ciboure, 1609

Jeannette d’Abadie avoua avoir été emmenée par sa tante au sabbat, une cérémonie de sorcières. Là, elle aurait vu le diable, noir, avec deux faces hideuses, six cornes et une queue. Il lui aurait demandé de renier son Dieu, la Sainte Vierge, ses parents… tout ce en quoi elle croyait. A la suite de ça, elle aurait reçu de l’or en récompense et serait revenue plusieurs fois, par la voie des airs, entourée des adorateurs de Satan.

 

France, Lorraine, 1628

Le valet du Duc de Lorraine Charles IV, Desbordes, fut accusé d’avoir provoqué la mort de la mère dudit Duc et d’avoir causé des douleurs et des maladies grâce à des maléfices. Le valet aurait également demandé aux cadavres de voleurs pendus quelque temps plus tôt de venir rendre hommage au Duc. Ceux-ci seraient venus, auraient salué le Duc et seraient repartis d’eux-mêmes à la potence. Desbordes aurait également commandé aux personnages des tapisseries d’en sortir et de venir dans la pièce dans laquelle ils se trouvaient. Le valet avoua être un sorcier lors d’un procès et fut condamné au bûcher.

 

France, Paris, 1680

A la mort d’un cavalier, on découvre des lettres de sa maîtresse, la marquise de Brinvilliers, avec des fioles de poison. La dame aurait tenté de tuer son mari à maintes reprises. Sept ans après l’arrestation, la torture et la mise à mort de la marquise, une autre découverte : Catherine Montvoisin dite “La Voisin” délivrerait des poisons aux femmes de membres du Parlement et pratiquerait des avortements. Elle a été considérée comme sorcière car elle pratiquait, selon les dires, des messes noires durant lesquelles elle sacrifiait des nouveau-nés.

“À Notre-Dame, elle ne voulut jamais prononcer l’amende honorable, et devant l’Hôtel-de-Ville elle se défendit autant qu’elle put pour sortir du tombereau : on l’en tira de force, on la mit sur le bûcher, assise et liée avec du fer. On la couvrit de paille. Elle jura beaucoup. Elle repoussa la paille cinq ou six fois ; mais enfin le feu augmenta, et on l’a perdue de vue, et ses cendres sont en l’air actuellement. Voilà la mort de Madame Voisin, célèbre par ses crimes et son impiété.”
Témoignage de Madame de Sévigné, 1680

 

Angleterre, Burslem, 1685

Margareth Leigh, surnommée Molly Leigh. Elle était d’une laideur repoussante, ce qui lui valait une grande solitude et un florilège de rumeurs à son sujet. Ses parents étant morts quand elle était toute jeune, Molly a dû se débrouiller pour survivre, allant vendre les produits de la ferme sur le marché. Cependant, la manière dont elle vivait, seule dans cette grande bâtisse ayant pour seule compagnie un merle, lui valait des accusations à tout va. Si le lait tournait, Molly en était la cause. L’aubépine devant sa ferme ne fleurissait jamais, Molly en était la cause. Une épidémie ? Molly devait sûrement avoir quelque chose à voir avec cela. Le révérend lui demanda de participer à l’office de la messe comme les autres membres du village, Molly refusa. Pour l’homme d’Eglise, la seule explication fut qu’elle soit une sorcière.

On raconte qu’un jour, tandis que le révérend était au pub, le merle entra dans la pièce et soudain, les bières devinrent aigres et tous les clients présents furent pris de douleurs. Lorsque Molly mourut, les villageois furent persuadés que son esprit hantait encore les lieux, car son merle continuait de chanter et d’attaquer les habitants. Un soir, après avoir bu quelques verres, des villageois décidèrent de se rendre dans la ferme à l’abandon de Molly, et ils furent persuadés de l’avoir vue, tricotant dans son fauteuil, son merle sur l’épaule. Après avoir déterré le cercueil, l’oiseau fut enfermé vivant à ses côtés et Molly fut enterrée dans une autre tombe, orientée vers le sud, contrairement à toutes les autres tombes.

 

Massachusetts, 1692 : Le procès le plus célèbre est celui des Sorcières de Salem qui mena à près de 25 mises à mort

Après avoir participé à une séance de divination avec une mystérieuse femme, Tituba, des jeunes filles se retrouvent atteintes d’une maladie étrange : elles trainent les pieds, se cachent, parlent bizarrement, se tordent de douleur… Le gouvernement n’étant pas au point, ce sont les révérends et autres dirigeants de la ville qui se chargent du procès. Les jeunes femmes “victimes” dénoncent plusieurs autres femmes qui semblent complètement étrangères à l’histoire : Sarah Good et Sarah Osburne. Une des accusées voit sa fille de 4 ans être interrogée et il n’est pas difficile de lui tirer des aveux complètement falsifiés. Plusieurs autres filles se disent également possédées par la malédiction des sorcières. Lors du procès, elles se tordent soi-disant de douleur, hurlant que les spectres les pincent et les mordent. Plus tard, la vieille Tituba affirma avoir participé à des messes noires. S’ensuit l’arrestation d’Ann Putnam, Martha Cory et Rebecca Nurse.
Afin de prouver que les femmes étaient bien des sorcières, leurs maisons furent fouillées de fond en comble à la recherche de traces de potions, de sortilèges… Bien souvent ils ne trouvaient rien, le corps des femmes étaient donc inspecté à la recherche d’une tache ou d’une quelconque “malformation”. Les accusées étaient alors rasées et nues à la vue de tous pour l’inspection. Chaque grain de beauté devenait une “porte pour le Diable”, et si rien n’était trouvé, il était dit que la marque était invisible.
Sous la torture, nombre de femmes avouèrent afin d’obtenir la vie sauve, mais le gouvernement n’en fit rien et toutes furent mises à mort. De nombreuses autres personnes furent accusées, mais à son retour de la guerre contre les Indiens, le gouverneur royal du Massachusetts mis fin à cette boucherie. Tout porte à croire qu’il a fait cela car sa femme se trouvait sur le banc des accusées.

Les explications à de telles accusations sont nombreuses. En effet, une forte charge puritaine et extrémiste pesait sur les peuples. De plus, le gouvernement bancal voire inexistant dans certaines zones du pays ne permettait pas de se référer à des personnes haut placées. Ensuite, de nombreux complots entre familles faisaient rage et l’élimination des ennemis par diffamations était un moyen assez aisé d’arriver à ses fins. L’ergot de seigle, un champignon parasite se nichant dans les céréales, était consommé à cette époque sans que la population ne sache que ses effets étaient proches de ceux produits par le LSD, ce qui pouvait provoquer des hallucinations. De plus, un climat de peur permanent pesait sur la région, régulièrement attaquée par les Amérindiens, ce qui instaurait une hystérie constante. Enfin, les femmes ne possédant pas une place particulièrement avantageuse dans la société, il était aisé de les accuser de tous les maux et de les condamner à mort.

Il est effrayant de se rendre compte que les rumeurs pouvaient parfois coûter la vie à des personnes très souvent innocentes. Les moindres faits et gestes pouvaient devenir une preuve de culpabilité et chaque mal devenait un maléfice jeté par une sorcière. A la rédaction, nous avons particulièrement été fascinés par la légende de Molly Leigh. Êtes-vous amateur d’histoires surnaturelles ou préférez-vous des contes plus classiques ?

Par Lauranne Boivin, le

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