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La police a accès aux données de l’application TraceTogether à Singapour

80 % de la population utilise cette application dans ce pays

― Ascannio / Shutterstock.com

Le 4 janvier dernier, Singapour a annoncé que les données de l’application TraceTogether, qui a été créée dans le cadre de la lutte contre le Covid-19, pourraient être partagées avec la police pour résoudre des enquêtes criminelles. La population est consternée. Les autorités avaient pourtant assuré quelques mois auparavant que les données ne seraient jamais consultées à moins que l’utilisateur ne soit testé positif.

Interrogé par un député concernant l’application en question, le ministre de l’Intérieur Desmond Tan a déclaré que des mesures strictes ont été mises en place pour sauvegarder les données personnelles des utilisateurs. Celles-ci seraient stockées dans des serveurs sécurisés et seules des personnes ayant une autorisation spéciale peuvent y accéder. Le ministre a expliqué que les agents de police autorisés pouvaient invoquer le Code de procédure pénale pour obtenir les données. En revanche, celles-ci doivent uniquement être utilisées pour le traçage de contacts et pour lutter conter la pandémie de coronavirus.

« La sécurité de nos citoyens est plus importante et c’est pour cette raison que nous n’excluons pas l’utilisation des données issues de TraceTogether dans des circonstances où cette sécurité serait affectée », a ajouté le ministre pour justifier cette décision. Cependant, cette déclaration n’a visiblement pas convaincu les utilisateurs de l’application.

« C’est quelque chose que je signalais en fait depuis les premiers jours de TraceTogether. On me disait souvent que j’étais parano et que je répandais la peur en sapant la lutte contre le Covid-19. Ça ne fait pas du bien de découvrir que j’ai raison », a déclaré un utilisateur sur Twitter. « Je pense que la raison pour laquelle la plupart des gens sont en colère ce n’est pas le sentiment qu’on les surveille en permanence. On a déjà cela au travers d’autres moyens comme la vidéosurveillance. Non ici c’est plus qu’ils ont le sentiment d’avoir été trompés », a déclaré de son côté un citoyen interrogé par la BBC.

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