― fizkes / Shutterstock.com

Notre société moderne actuelle est dominée par le patriarcat, c’est un fait et les exemples ne manquent pas pour le prouver. Taxe rose, objectification et hypersexualisation du corps des femmes, vocabulaire différentiel, sexisme ordinaire… Les 11 photos que nous vous présentons aujourd’hui sont des preuves irréfutables mais également des symboles de ce qui reste à changer dans notre société.

Le patriarcat illustré en images

Lorsque Elsa Gambin, journaliste au Monde, à Télérama et Slate, a demandé à ses abonné.e.s Twitter de lui montrer les photos/images qui représentaient le mieux le patriarcat selon elles et eux, elle a sûrement reçu plus de réponses qu’elle n’en attendait, chacune avec son lot d’images consternantes et pourtant bel et bien d’actualité en 2021.

Ce « thread » (autrement dit, une discussion filée sur Twitter), parti de la photo représentant les équipes norvégiennes masculines et féminines de beach handball, a reçu plus de 250 réponses. Cette même photo peut être considérée comme l’incarnation du patriarcat au cœur de la société puisque l’on voit les hommes habillés entièrement alors que les femmes sont en bikini, preuve de l’objectification et de l’hypersexualisation de leurs corps.

Pire encore, ces dernières se voient contraintes par le règlement de porter ces tenues sous peine de payer 1 500 € d’amende (peine à laquelle elles ont d’ailleurs été soumises lorsqu’elles ont eu le courage de braver ce règlement). Ce thread tombe donc à point nommé alors que cette décision fait scandale.

https://twitter.com/Elsa_Gambin/status/1418242219476234251?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1418242219476234251%7Ctwgr%5E%7Ctwcon%5Es1_&ref_url=https%3A%2F%2Fpositivr.fr%2Fphotos-illustrant-le-patriarcat%2F

Sur ces deux photos, l’une prise lors d’un sommet du G20, l’autre étant la couverture d’un numéro des Échos, on observe la présence de quatre femmes, puis trois femmes seulement. Inutile de compter le nombre d’hommes présents sur ces photos…

Les deux photos suivantes sont les exemples par excellence de ce que l’on appelle « la taxe rose ». Pour les mêmes rasoirs, avec un marketing différent et genré en fonction de ce qui est « pour femme » ou « pour homme », le prix est toutefois différent de 8 centimes d’euro. Une différence qui peut paraître insignifiante à cette échelle, mais ramenée à des dépenses hebdomadaires, mensuelles ou annuelles, cela finit par faire beaucoup.

La photo suivante est un exemple type de cette hypersexualisation du corps des femmes, et ce, dès le plus jeune âge. En effet, une écolière n’est pas censée avoir plus de… 14 ans. Les termes préférés sont par la suite lycéenne, puis étudiante.

Cette photo fait référence au quotidien de nombreuses femmes, qu’il s’agisse de leur vie sur les réseaux ou leur vie en tant que mères allaitantes. En effet, lorsqu’une femme ose montrer son téton sur Instagram, le réseau le censure presque instantanément, tandis que si un homme poste une photo de lui torse nu, la photo pourra rester sans aucun problème. De même, de nombreuses femmes sont soumises à des regards désapprobateurs, des remarques désobligeantes et parfois même de la violence s’il se trouve qu’elles ont l’audace d’allaiter en public, comme on a pu le voir à Bordeaux il y a quelques semaines. Le fait est qu’une fois de plus, le corps des femmes est sexualisé et instrumentalisé sans raison de l’être.

Avons-nous besoin de plus de mots pour décrire cette photo ?

Des stéréotypes dangereux

Les stéréotypes de genre sont particulièrement dangereux car ils sont susceptibles de brider le devenir de nombreuses personnes, enfants comme adultes, et de les empêcher de s’épanouir pleinement comme ils le souhaitent. Ce qu’on appelle les stéréotypes de genre, ce sont par exemple ces idées reçues comme le fait que toute femme souhaite être mère alors que les hommes eux, préfèrent batifoler et « profiter de leur jeunesse ». Mais les stéréotypes de genre, c’est aussi implanter l’idée dans le cerveau des enfants que les métiers de médecin, de scientifique ou d’ingénieur sont masculins tandis que les professions dans le domaine de l’enfance ou de l’aide à la personne sont plus féminins. C’est exactement ce que les images suivantes véhiculent en représentant une petite fille et un petit garçon tous les deux déguisés, l’une étant censée devenir infirmière et l’autre médecin, et en imaginant un espace clairement conçu pour les petites filles qui veulent « faire comme maman » et s’occuper de poupons. Ces stéréotypes de genre sont aussi bien nocifs pour les petites filles que pour les petits garçons et contribuent à générer du sexisme et de la masculinité toxique.

Ce sexisme ordinaire et l’influence du patriarcat se retrouvent jusque dans l’utilisation des mots de notre langue, qui ont différents sens selon qu’ils sont employés au masculin ou au féminin. La définition de « péripatéticienne » a une connotation clairement négative lorsqu’il s’agit d’une femme. Comment justifier cette différence ?

Pour conclure, nous évoquons l’un des derniers tweets de Bernard Pivot qui, pour honorer la mémoire d’une grande actrice française, n’a pas trouvé plus élégant ni plus classe que d’évoquer sa poitrine (qui soit dit en passant, n’était en plus pas la sienne car mineure lors du tournage).

Si le sujet vous intéresse, vous pouvez également suivre le compte Instagram de @PépiteSexiste, géré par Marion Vaquero.

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