Certains scientifiques sont capables de tout au nom de la science. C’est le cas de ce chercheur brésilien qui n’a pas hésité à marcher sur des serpents venimeux afin de déterminer le mécanisme de défense de ces animaux.
Une étude audacieuse sur l’un des serpents les plus dangereux au monde
Les serpents sont des animaux fascinants à bien des égards, mais ils peuvent aussi être très dangereux. Bien que tous les serpents ne soient pas venimeux, la morsure d’un bon nombre d’entre eux peut administrer de dangereux venins potentiellement mortels. En fait, d’après les statistiques, plus de 5 millions de personnes sont mordues par des serpents chaque année, entraînant des milliers de morts et des handicaps permanents. Étant donné que ces chiffres restent tout de même assez élevés, les scientifiques continuent de travailler sur des antivenins.
Mais développer des antivenins n’est pas suffisant. Il est également important de comprendre pourquoi certains serpents s’attaquent aux humains, alors que d’autres non, et ce, autant pour le bien-être des humains que des serpents. Pour comprendre ce mécanisme en particulier, le biologiste brésilien Joao Miguel Alves-Nunes a utilisé une méthode des plus audacieuses : il a provoqué de dangereux scénarios qui impliquaient notamment de marcher sur 116 spécimens de Bothrops jararaca, sans pour autant les blesser.
Notons que Bothrops jararaca est une espèce de vipère que l’on trouve couramment en Amérique du Sud, notamment au Brésil, au Paraguay et en Argentine. On recense environ 20 000 morsures de ces vipères chaque année dans ces régions. Ces serpents sont particulièrement dangereux. En plus de délivrer un venin particulièrement toxique – qui peut provoquer des hémorragies internes, des douleurs atroces, de l’insuffisance rénale et même la mort – ils sont très agressifs. En tout, il a réussi à provoquer plus de 40 000 morsures de ces dangereuses vipères.
Une méthode dangereuse, mais qui a porté ses fruits
Bien que le scientifique se soit équipé de bottes épaisses et de jambières afin d’éviter d’être gravement blessé, sa méthode de recherche reste particulièrement dangereuse. Quoi qu’il en soit, personne n’a remis en question sa procédure de recherche et le chercheur lui-même ne s’est pas découragé même après que l’un des serpents a percé ses protections. « L’essentiel des recherches porte sur la composition du venin et sur la fabrication d’un contrepoison, mais le comportement du serpent et ce qui l’amène à mordre sont un champ de recherche négligé, notamment au Brésil », a-t-il notamment déclaré pour expliquer sa détermination.
Après avoir réalisé cette dangereuse expérience, le biologiste a relaté les résultats de son étude dans la revue Scientific Reports. D’après ceux-ci, la probabilité que l’une de ces vipères morde était inversement proportionnelle à sa taille. Le biologiste a en effet constaté que plus l’animal est petit, plus il a tendance à attaquer les humains. Il a également noté que les femelles de l’espèce sont plus agressives que les mâles. Par ailleurs, ces serpents sont également plus agressifs et plus actifs par temps chaud et pendant la journée. Si ces informations peuvent sembler anodines, en les combinant avec la répartition géographique de ces serpents, on peut développer de meilleurs systèmes de prévention des morsures, mais aussi de distribution des antivenins.
Par ailleurs, une famille a découvert un serpent noir à ventre rouge très venimeux dans sa maison en Australie.
Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: ZME Science
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