Aller au contenu principal

En Sibérie, la tombe d’un guerrier scythe de 2 600 ans révèle une arme rarissime

Une arme en avance de plusieurs siècles sur son temps

Crâne d'un squelette
— tatui suwat / Shutterstock.com

Au cœur de la Sibérie, les archéologues viennent de mettre au jour une sépulture exceptionnelle. Derrière ce tumulus gelé se cache l’histoire d’un guerrier scythe appartenant à l’élite. Parmi les objets funéraires, une arme inattendue attire tous les regards, et remet en question nos connaissances sur ces cavaliers redoutés de l’Antiquité. Explications.

Un trésor funéraire révélateur de pouvoir

C’est sur les rives de la rivière Kem, dans la région de Krasnoïarsk, que des chercheurs de l’université fédérale de Sibérie ont exhumé la tombe datant du VIᵉ siècle avant Jésus-Christ.

La chambre funéraire contenait des objets d’un raffinement rare : une ceinture décorée de plaques de bronze, une boucle en forme de tête de bélier, des bijoux ouvragés, des éléments de harnachement de cheval et même un miroir en bronze poli. Autant d’indices qui soulignent le statut d’élite du défunt et l’importance des symboles de prestige dans la culture scythe.

Une arme en avance sur son temps

Parmi ces découvertes, un objet sort du lot : une hache de guerre en fer, connue sous le nom de chekan. Son extrême rareté en fait une trouvaille capitale. « Le chekan possédait une pointe conçue pour percer les armures. Un tel objet souligne le statut élevé du guerrier », explique Pavel Mandryka, directeur du Laboratoire d’archéologie de l’Ienisseï.

Or, l’usage du fer ne se généralisera en Sibérie que cinq siècles plus tard. La présence d’une telle arme laisse penser que le défunt appartenait à une élite connectée à des réseaux commerciaux étendus, ou qu’il provenait de régions plus avancées technologiquement.

Symbolisme, spiritualité et héritage des Scythes

Les Scythes étaient célèbres pour leurs talents de cavaliers et d’archers, mais cette hache révèle une autre facette de leur arsenal, capable de briser casques et armures. La tombe confirme aussi le rôle central du cheval dans leur univers guerrier, compagnon de combat souvent honoré dans les rituels funéraires. Le miroir en bronze, lui, intrigue tout autant : simple objet de toilette ou instrument chamanique destiné à protéger dans l’au-delà ?

Cette sépulture s’ajoute aux nombreuses découvertes qui dévoilent peu à peu la complexité du monde scytho-sibérien. Entre traditions locales et influences venues de la steppe eurasienne, ces guerriers nomades apparaissent non seulement comme des combattants redoutés, mais aussi comme les héritiers d’une culture riche en symboles et en rituels.

Et cette découverte n’est pas isolée : ailleurs en Sibérie, les tatouages parfaitement conservés d’une momie vieille de 2 000 ans témoignent aussi de la richesse de ces peuples.

Par Cécile Breton, le

Source: Arkeonews

Étiquettes: , ,

Catégories: ,

Partager cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *