
Le tour complet des aiguilles d’une horloge mécanique implique le balayage de la partie supérieure de son cadran de gauche à droite, et de droite à gauche pour sa partie inférieure. Mais pour quelle raison ?
Un long chemin
Cette « tradition » est étroitement liée aux premiers cadrans solaires. Dans l’hémisphère nord, la course quotidienne du Soleil suit une trajectoire est-ouest. Au cours de la journée, l’ombre de leur tige verticale centrale, utilisée pour estimer l’heure, se déplaçait donc d’ouest en est.
Si l’orientation de Stonehenge et d’autres monuments préhistoriques semble basée sur notre astre et ses solstices, on considère que le premier véritable cadran solaire a été inventé il y a au moins 3 500 ans en Égypte.
Le plus ancien dispositif mécanique de mesure du temps est apparu bien plus tard (725 de notre ère) en Chine. Entre 1270 et 1330, les premières horloges à roue et à balancier (reliées à des cloches ou clochettes sonnant les heures) ont été développées en Europe. Ces avancées ont pavé la voie aux horloges mécaniques « modernes », à cadran rond et à aiguilles, elles-mêmes inspirées des cadrans solaires plus sophistiqués.
On peut donc résolument supposer que si ces développements étaient intervenus dans l’hémisphère sud, où l’ombre de la tige d’un cadran solaire se déplace dans le sens opposé, l’histoire aurait été différente.

Une représentation qui varie selon les cultures
Il s’avère que notre représentation mentale du temps qui passe a tendance à varier considérablement d’une culture à l’autre.
Certaines études ont suggéré que les personnes utilisant un système d’écriture dextroverse (de la gauche vers la droite), commune à la plupart des langues européennes, ont tendance à imaginer qu’il s’écoule également dans cette direction.
Un constat similaire a été fait pour celles lisant de droite à gauche (arabe, hébreu…) ou verticalement (mandarin traditionnel).
Pour aller plus loin, découvrez l’histoire de Big Ben, l’horloge la plus célèbre du monde.