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Saisie record de 26 tonnes d’ailerons de requins par les douanes hongkongaises

Alors qu'ils sont encore vivants, les requins se font amputer de leurs ailerons et sont ensuite relâchés sans membre dans la mer

Les autorités douanières de Hong Kong ont intercepté pas moins de 26 tonnes d’ailerons, prélevés sur environ 38 500 animaux issus de deux espèces de requins protégées. Il s’agit de la plus grosse saisie du genre à Hong Kong. Une grande partie de cette cargaison était destinée à la consommation locale.

Une saisie record de 13 tonnes

Les douanes hongkongaises ont annoncé jeudi 7 mai avoir effectué la plus grosse saisie d’ailerons de requins de l’histoire du pays, soit 26 tonnes d’ailerons, pour une valeur totale de plus d’un million de dollars américains. La plupart provenait de requins-renards ou de requins soyeux, deux espèces classées comme vulnérables par l’Union internationale pour la conservation de la nature.

Les ailerons se trouvaient dans deux conteneurs en provenance d’Équateur. « Il y avait 13 tonnes dans chacun des conteneurs, alors que le précédent record était une saisie de 3,8 tonnes en 2019 », a déclaré à l’AFP Danny Cheung, un responsable des douanes locales. Ces dernières ont eu des soupçons quant au contenu des conteneurs du fait que la description de la cargaison, soi-disant du poisson séché, était écrite en espagnol. « Il est inhabituel que certaines marchandises importées soient décrites dans des langues étrangères autres que l’anglais », a expliqué Cheung au quotidien hongkongais South China Morning Post, ajoutant que les douaniers avaient déjà saisi des nageoires de requins expédiées d’Équateur. Le responsable de la société de logistique à qui étaient destinés les conteneurs a été arrêté avant d’être relâché, dans l’attente d’une enquête plus approfondie.

— CatwalkPhotos / Shutterstock.com

Des saisies en forte augmentation

D’après les autorités, 31 000 des ailerons appartenaient au requin-renard (Alopias vulpinus) et 7 500 au requin soyeux (Carcharhinus falciformis), des espèces classées comme vulnérables. À Hong Kong, l’importation, l’exportation ou la possession d’espèces menacées d’extinction sans licence est passible d’une peine pouvant aller jusqu’à 10 ans de prison et une amende de 10 millions de dollars HK.

Depuis le début de l’année 2020, les douaniers ont déjà confisqué 15 tonnes d’ailerons de requins d’une valeur de 5,4 millions de dollars HK, et procédé à deux arrestations. Année après année, les saisies se font de plus en plus nombreuses. Néanmoins, les autorités estiment que cette augmentation ne renvoie pas nécessairement à une augmentation de la demande, mais plutôt à l’amélioration des inspections et des échanges de renseignements avec le continent et d’autres pays. De plus, les commerçants pourraient avoir vu une opportunité avec la crise sanitaire, alors que les forces de l’ordre sont mobilisées dans les efforts de lutte contre l’épidémie de coronavirus.

Une pratique culinaire encore ancrée dans les mœurs

Les populations de requins ont été fortement décimées ces dernières décennies à cause de la pêche pour la consommation. Pour rappel, la pêche aux ailerons, également appelée shark finning, consiste à pêcher les requins, à découper leurs ailerons et à les relâcher mutilés à la mer. Toujours vivant, l’animal ne peut plus se déplacer et meurt d’asphyxie, d’hémorragie ou encore dévoré par ses congénères.

Des ailerons de requins dans une pharmacie à Hong Kong — © greggman / Wikipedia

Les ailerons séchés se vendent très cher et sont utilisés dans des soupes très prisées dans le sud de la Chine. De plus, la médecine chinoise traditionnelle leur accorde de nombreuses vertus thérapeutiques, telles que le rajeunissement, l’amélioration de l’appétit, de la mémoire et de la libido. La vente et la consommation d’ailerons de requins ne sont pas illégales à Hong Kong, mais les commerces doivent avoir une licence.

Une enquête réalisée en 2018 par le Fonds mondial pour la nature (WWF) avait montré que 70 % des Hongkongais avaient mangé des ailerons au cours des 12 mois précédents, souvent au cours de mariages, de réunions de famille ou d’événements professionnels.

Le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) estime que 73 millions de requins sont abattus chaque année pour leurs ailerons.

Par Maurine Briantais, le

Source: Science Post

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