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De nouvelles recherches identifient les « passages secrets » de l’humanité hors d’Afrique

Des itinéraires aujourd'hui engloutis

afrique
— titoOnz / Shutterstock.com

En cartographiant les anciens littoraux du Proche-Orient, des chercheurs ont identifié plusieurs itinéraires migratoires probablement empruntés par nos ancêtres à la fin de la dernière période glaciaire.

Des paysages bien différents

Au cours des 120 000 dernières années, le niveau des mers et des océans du globe a connu des fluctuations spectaculaires. Lors du dernier maximum glaciaire, il y a 21 000 ans, celui-ci était inférieur de 125 mètres à ce qu’il est aujourd’hui. De ce fait, l’étendue des terres émergées était beaucoup plus importante, augmentant considérablement les possibilités de migrations humaines dans les régions côtières.

Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Comptes Rendus Géoscience, Jerome Dobson, de l’université du Kansas, et ses collègues ont utilisé des modèles avancés prenant en compte l’ajustement isostatique glaciaire (AIG), afin d’identifier de potentielles routes migratoires cachées hors d’Afrique au cours des 30 000 dernières années.

« Nous souhaitions générer des littoraux physiquement et géophysiquement corrects », expliquent les chercheurs. « La modélisation AIG était nécessaire, car il ne suffit pas de soustraire la hauteur du niveau de la mer à la topographie actuelle. La croûte terrestre se déforme littéralement sous le poids des nappes glaciaires. »

Associées à des séquençages d’ADN ancien et des preuves archéologiques, ces données suggèrent que certains itinéraires potentiels, aujourd’hui engloutis, auraient été praticables bien plus longtemps qu’on ne le pensait.

Évolution de la topographie de la région de Suez — © Dobson et al. / Comptes Rendus Géoscience 2025

Routes oubliées

Ces routes probables comprennent la traversée de Suez (entre la mer Rouge et la mer Méditerranée), du golfe d’Aqaba (à l’est de la péninsule du Sinaï), ainsi que des détroits de Bab-el-Mandeb (entre l’Érythrée, Djibouti et le Yémen), de Sicile et de Messine (en Italie).

L’identification des bandes caractéristiques de récifs coralliens sous les eaux d’une baie de la côte égyptienne de la mer Rouge suggère également un ancien établissement humain important, décrit comme une « proto-ville ».

Selon Dobson, par rapport à celle de l’isthme de Suez, la traversée de la baie de Foul aurait permis d’écourter le voyage entre l’Afrique et le Levant d’environ 200 kilomètres, en faisant une option « sans doute plus attrayante » pour les anciens voyageurs humains.

Plus tôt ce mois-ci, des chercheurs avaient percé les secrets de la migration remarquable de Néandertaliens à travers l’Eurasie.

Évolution de la topographie de la région de la baie de Foul — © Dobson et al. / Comptes Rendus Géoscience 2025

Par Yann Contegat, le

Source: IFL Science

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