Jusqu’alors, nous pensions qu’il n’en existait probablement pas d’autres planètes similaires à la Terre. C’était sans compter sur le travail d’une équipe de chercheurs européens qui, après des années d’observation, a mis au jour une exoplanète partageant plusieurs caractéristiques de notre planète bleue. Une découverte inattendue qui pose de nouvelles questions sur la présence de vie ailleurs que sur Terre.

QUE SAVONS-NOUS DE CETTE PLANÈTE ?

Gravitant en orbite autour de l’étoile naine rouge Ross 128, cette exoplanète qui porte le même nom que son étoile a une masse semblable à celle de la Terre. Selon les scientifiques, elle aurait également une taille et une température de surface similaire à celle de notre planète. Enfin, celle-ci se trouve à 11 années-lumière de notre système solaire, ce qui en fait la deuxième planète tempérée la plus proche jamais détectée à ce jour.

Cette fantastique découverte a été réalisée par une équipe de chercheurs de l’Observatoire européen austral (l’ESO) et qui a été rendue possible grâce à HARPS, un radar de recherche de vitesse radiale de haute précision. Les premières observations sur Ross 128 b ont été présentées dans un document publié le 15 novembre et les chercheurs sont très optimistes : cette exoplanète pourrait en effet marquer un tournant dans la recherche de vie extra-terrestre.

UN PAS VERS LA DÉCOUVERTE DE NOUVELLES FORMES DE VIE ?

A cause de ses caractéristiques, les chercheurs supposent que Ross 128 b est une planète qui pourrait accueillir des formes de vie. Une hypothèse qui est justifiée par une observation étonnante concernant l’étoile Ross 128. La plupart des étoiles naines rouges connaissent des éruptions solaires si fortes qu’elles baignent leurs planètes dans un rayonnement mortel, ce qui n’est pas le cas de Ross 128. Considérée comme une «étoile tranquille», ses planètes sont donc assez confortables pour une forme de vie.

Toutefois, quelques points noirs subsistent. Si son orbite est 20 fois plus proche que la distance Terre-Soleil, elle reçoit moins de rayonnement. A l’heure actuelle, les chercheurs pensent que Ross 128 b est une planète tempérée mais il n’y a toujours aucune confirmation qu’elle se trouve dans la zone habitable (zone entourant une étoile dans laquelle l’eau liquide peut exister). Et il va falloir encore attendre avant de savoir si c’est le cas ou non.

DES RECHERCHES LOIN D’ÊTRE TERMINÉES

Il a fallu pas moins de 15 ans à HARPS pour mettre au jour cette planète semblable à la Terre. Nicola Astudillo-Defru de l’Université de Genève et co-auteur du document décrivant l’exoplanète a expliqué dans un communiqué de presse que « cette découverte est basée sur plus d’une décennie de surveillance intensive de HARPS avec des techniques de pointe concernant l’analyse des données. Seul HARPS a démontré une telle précision, et il reste le meilleur chasseur de planètes de son genre, 15 ans après le début des opérations. »

La mise en lumière des caractéristiques de Ross 128 b s’inscrit dans une série de découvertes liées à d’autres exoplanètes réalisées cette année à 21 années-lumière de la Terre dans l’orbite du GJ 625 et à 16 années-lumière de la Terre. La chasse aux exoplanètes ne fait donc que commencer et Ross 128 b est l’une des plus importantes jamais trouvées. Toutefois, Xavier Bonfils, écrivain de l’Institut de Planétologie et d’Astrophysique de Grenoble précise que « pour voir et caractériser la planète, nous devrons attendre l’Extremely Large Telescope de l’ESO vers 2025. Ensuite, nous serons en mesure de chercher une atmosphère. »

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