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Une étude fascinante suggère que les Romains pratiquaient déjà le recyclage à grande échelle

« Un avantage pour leurs finances, ainsi que pour l'environnement »

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— Combatcamerauk / Shutterstock.com

De nouvelles analyses suggèrent que les pénuries de matière première intervenues il y a plus de deux millénaires auraient poussé les Romains à recycler massivement leurs devises en argent, ainsi que celles des peuples conquis.

Devises romaines recyclées

Au cours de l’Antiquité, les processus d’extraction de l’argent et son raffinage dans les hôtels de monnaies ont entraîné une importante pollution atmosphérique, dont l’empreinte peut aujourd’hui être observée (sous la forme de concentrations élevées de plomb) dans les carottes glaciaires du Groenland.

Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Archaeological and Anthropological Sciences, des chercheurs de l’université de Liverpool ont mis en évidence une chute significative des niveaux de ces particules au cours des premier et second siècles avant notre ère. Une période marquée par d’importants conflits sociaux et civils ayant empêché Rome d’accéder aux mines d’argent ibériques et du sud de la France.

Si l’incorporation délibérée de davantage de cuivre dans les pièces de monnaie en argent est souvent considérée comme un signe d’interruption de son extraction, les deniers (qui constituaient l’une des monnaies de base du système monétaire romain) produits à cette époque n’en présentaient que de faibles concentrations, ne suffisant pas à expliquer la chute drastique des niveaux de pollution au plomb observée.

Selon les chercheurs, le fait que de nombreux documents et témoignages archéologiques indiquent une multiplication des ateliers d’émission de monnaie en argent durant cette période suggère un recyclage à grande échelle, non seulement des pièces de monnaie romaines, mais également des devises pillées lors des campagnes militaires en Ibérie et en Gaule.

Une teneur en or révélatrice

Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs se sont appuyés sur la teneur en or de nombreuses pièces romaines en argent, révélatrice de l’endroit où le métal les composant avait été initialement extrait.

Un peu plus d’un siècle avant notre ère, des groupes de pièces ont commencé à apparaître avec de très faibles niveaux d’or. En 49 avant notre ère, de nouvelles devises à forte teneur en or semblent être entrées en circulation, coïncidant avec le retour de César à Rome après ses batailles contre les Gaulois, suggérant qu’elles soient issues des pillages y ayant été perpétrés.

« Pour les Romains, le recyclage des pièces de monnaie aurait été considérablement moins coûteux que l’extraction d’argent neuf », souligne Jonathan Wood, auteur principal de l’étude. « Un avantage pour leurs finances, ainsi que pour l’environnement. »

Par Yann Contegat, le

Source: Heritage Daily

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