Depuis Galilée, tous les télescopes ou presque ont un miroir circulaire. Mais en 2025, des chercheurs de l’Institut polytechnique Rensselaer ont décidé de rompre avec cette tradition vieille de quatre siècles. Leur idée ? Concevoir un télescope spatial rectangulaire, capable de repérer des planètes semblables à la Terre sans recourir à des engins géants impossibles à lancer.

Remplacer les miroirs circulaires par un rectangle, une idée folle mais efficace pour repérer des Terres habitables
L’histoire de l’astronomie repose sur des optiques rondes. Galilée, Newton, Hubble, James-Webb… tous ont utilisé des miroirs circulaires ou quasi-circulaires.
Cela semble logique, car la lumière se concentre naturellement en cercles. Pourtant, des astrophysiciens américains affirment aujourd’hui qu’un miroir rectangulaire, long et fin, pourrait offrir de meilleures performances à taille égale.
Pourquoi changer ? Pour distinguer une Terre orbitant autour d’un Soleil situé à 30 années-lumière, il faudrait un télescope de 20 mètres.
Or, envoyer un cercle de cette taille dans l’espace reste techniquement irréalisable. À l’inverse, un miroir de 1 mètre par 20 serait bien plus simple à fabriquer, à lancer et à stabiliser. Par conséquent, il permettrait d’observer la moitié des Terres potentielles autour des étoiles voisines.
Ce format rectangulaire offre des performances comparables pour un encombrement et un coût moindres. Ainsi, cette idée pourrait réellement changer la donne.
Un nouveau télescope spatial pour détecter la vie à moins de 30 années-lumière
Les simulations sont claires. Ce télescope rectangulaire, conçu pour l’infrarouge autour de 10 microns, pourrait découvrir des dizaines de planètes habitables. Il viserait environ 60 étoiles proches, similaires au Soleil.
Le miroir s’inspire du concept DICER, une combinaison entre coronographe et interféromètre. En analysant la lumière d’étoiles lointaines, l’instrument serait capable de détecter la présence d’une atmosphère. De plus, il pourrait également repérer d’éventuelles traces de vie, comme l’oxygène ou le méthane.
Heidi Newberg, astrophysicienne à l’origine du projet, estime que ce télescope deviendrait un outil décisif pour la recherche de biosignatures. Elle précise : « Nous pourrions même, à terme, envoyer une sonde pour photographier la surface de ces mondes. » Voilà qui ouvrirait un nouveau chapitre dans la recherche de vie extraterrestre.
Moins de volume, plus de précision, un levier inédit dans la quête des exoplanètes
Ce télescope rectangulaire réduit considérablement les contraintes de déploiement. Il conserve une résolution exceptionnelle dans une seule direction. Contrairement aux instruments traditionnels, il ne vise pas la polyvalence. En revanche, sa mission est ciblée : traquer les planètes habitables.
Grâce à ce nouveau design, les chercheurs ne se contentent pas de modifier la forme d’un télescope. En réalité, ils revoient toute une stratégie d’exploration spatiale.
Plutôt que d’attendre un futur télescope géant et sphérique, ils proposent une alternative concrète, accessible à moyen terme. Ainsi, cette approche pourrait bien accélérer la découverte de mondes semblables au nôtre.
Par Eric Rafidiarimanana, le
Yvory