Depuis la Préhistoire, les hommes chassent les animaux pour se nourrir. Au fil du temps, la motivation des chasseurs a évolué, mais le désir de chasser demeure. Si la chasse est légale, elle est soumise à une réglementation stricte sur les zones de chasse, les périodes et les animaux. Pour parer au problème des chasseurs hors-la-loi, une association américaine a décidé d’utiliser des animaux robotisés comme appâts. SooCurious vous explique ce fonctionnement ingénieux.
Réussir à prendre sur le fait des braconniers et des chasseurs hors-la-loi n’est pas évident. Bien souvent, les autorités ont un temps de retard ou n’arrivent pas à les confondre. L’État du Maryland (États-Unis), entre autres, est souvent le théâtre de chasses intensives. L’association responsable de la mise en vigueur des lois sur la vie sauvage américaine (American Wildlife Law Enforcement) a décidé d’utiliser un système ingénieux pour arrêter les braconniers qui ne respectent pas les règles. Ils utilisent des animaux robotisés plus vrais que nature pour piéger les braconniers.
Si ces animaux ont l’air aussi « naturels », c’est qu’ils l’ont été à une époque. Ces cerfs, ces ours ou ces renards ont été empaillés et sont produits par l’entreprise « Custom Robotic Wildlife » basée au Wisconsin (États-Unis). Les robots-animaux sont vendus à des États ou à des associations. La demande est d’ailleurs énorme alors que les prix sont conséquents (un cerf robotisé vaut 2 000 $ par exemple). L’association « American Wildlife Law Enforcement » a donc fait l’achat de nombreux modèles afin de piéger les braconniers. Et les résultats sont plus que probants.
Le principe est simple : l’animal est assemblé par un officier et installé dans une zone prisée par les chasseurs hors-la-loi. Pour le bouger, la personne est munie d’une télécommande qui agit sur la tête, les pattes et le reste du corps. Un moteur est de fait installé à l’intérieur de l’animal. Ensuite, il n’y a plus qu’à attendre que des braconniers arrivent. Les animaux sont tellement réalistes que les chasseurs sont très souvent piégés. Récemment, deux chasseurs du Maryland ont abattu un cerf… qu’ils pensaient vrai. Les deux hors-la-loi ont donc été interdis de chasse pour avoir chassé sur une zone interdite et en dehors du calendrier.
Ce système réjouit les associations de défense et de protection des animaux sauvages. Selon eux, les chasseurs tuent au moins autant de façon légale qu’illégale. Cette technique permet d’en contrôler certains. Les modèles d’animaux les plus réalistes ont été visés plus de cent fois par les braconniers. Si le moteur peut être atteint, ce n’est pas problématique puisque la réparation est aisée. En outre, les robots sont très résistants et particulièrement solides. Bien que de nombreux animaux soient fabriqués (ours, renards, coyotes, faisans), le cerf reste le modèle le plus demandé.
L’utilisation de ces animaux robotisés apporte aux autorités américaines une aide précieuse dans la traque des braconniers. Un telle technique permet d’espérer que la chasse illégale diminue. D’autres pays auraient d’ailleurs tout intérêt à s’inspirer de ce processus. Il semble que les animaux, même réels, deviennent des alliés pour les autorités, comme ces aigles dressés pour attaquer les drones malveillants.
Par Thomas Le Moing, le
Source: The Washington Post
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