
En s’appuyant sur des techniques de croisement conventionnelles, des chercheurs ont créé une nouvelle variété de riz à rendement élevé, émettant près de trois fois moins de méthane.
Un gaz à effet de serre problématique
On estime la culture du riz actuellement responsable d’environ 12 % des émissions anthropiques de méthane, dont le pouvoir réchauffant s’avère 25 fois supérieur à celui du dioxyde de carbone.
En cause : les populations de microbes des sols inondés où il est cultivé, qui décomposent des substances chimiques libérées par ses racines, générant de précieux nutriments, mais également des quantités significatives de ce gaz à effet de serre problématique.
Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Molecular Plant, Anna Schnürer, de l’université suédoise des sciences agricoles, et ses collègues ont cultivé deux souches de riz en laboratoire : le cultivar japonais Nipponbare et une souche génétiquement modifiée appelée SUSIBA2, associée à de faibles émissions de méthane.
Il s’est avéré que SUSIBA2 produisait moins de fumarate, exsudat racinaire connu pour favoriser ce type d’émission. Lorsque les deux souches ont été traitées avec de l’oxantel, inhibant la dégradation du fumarate par les bactéries, les quantités de méthane libérées ont encore diminué.

Plus de riz, moins de méthane
Des expériences complémentaires ayant montré que SUSIBA2 sécrétait également beaucoup d’éthanol, l’équipe a utilisé des techniques traditionnelles pour croiser une variété à rendement élevé avec le cultivar Heijing, produisant peu de fumarate et des niveaux élevés de cette molécule.
Deux années de culture ont montré que le rendement des parcelles test atteignait 8 tonnes par hectare (quand la moyenne mondiale est sensiblement supérieure à 4 tonnes), et que les émissions de méthane de la nouvelle souche se révélaient 70 % plus faibles que celle de la variété élite dont elle était issue.
Selon Johannes le Coutre, de l’université de Nouvelle-Galles du Sud, il s’agit de résultats remarquables, illustrant le potentiel des croisements non transgéniques.
L’an passé, des chercheurs coréens avaient mis au point un riz hybride riche en protéines.