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Juste 3 scanners suffisent à favoriser l’apparition et la prolifération des cellules cancéreuses

Ces radiations, même à faibles doses, ne seraient finalement pas si anodines

Menées par des chercheurs britanniques, ces nouvelles recherches révèlent que de faibles doses de rayonnement augmentent le nombre de cellules présentant des mutations du gène p53, associées au cancer. Explications.

Une dose de rayonnement de 50 milligrays

Dans le cadre de leurs travaux, dont les conclusions ont été publiées dans Cell Stem Cell, des scientifiques de l’université de Cambridge ont étudié les effets d’une dose de rayonnement de 50 milligrays, équivalente à trois ou quatre scanners, sur l’œsophage des souris, et ont découvert qu’elle suffisait à augmenter le nombre de cellules présentant des mutations du gène p53, liées au cancer, dans les tissus sains. Toutefois, les chercheurs ont également constaté qu’administrer de la N-acétylcystéine, antioxydant en vente libre, aux rongeurs avant exposition offrirait un avantage aux cellules saines.

Mais bien que l’antioxydant permette aux cellules saines de s’attaquer aux cellules mutantes, cela ne se révèlerait efficace qu’à court terme.

LStockStudio / Shutterstock.com

Selon Kasumi Murai, ayant participé à l’étude : « Donner un antioxydant aux souris avant de les exposer à de faibles doses de radiations a donné aux cellules saines l’impulsion supplémentaire nécessaire pour lutter contre les cellules mutantes de l’œsophage et les éradiquer. Cependant, nous ne connaissons pas l’effet que cette thérapie aurait sur d’autres tissus – elle pourrait aider les cellules cancéreuses à se renforcer ailleurs. Ce que nous savons, c’est que l’utilisation à long terme des antioxydants seuls n’est pas efficace pour prévenir le cancer chez l’homme. »

« Le risque lié à l’utilisation de ce type d’appareils ne doit pas être ignoré »

Jusqu’à présent, les faibles doses de rayonnement émises par les appareils d’imagerie médicale étaient considérées comme sûres. Comme l’explique le docteur David Fernandez-Antoran, auteur principal de l’étude : « Nos corps sont le théâtre d’une bataille continue entre les cellules normales et celles présentant des mutations. Nos travaux montrent que même de faibles doses de rayonnement, équivalentes à celles émises par trois scanners, peuvent favoriser la mutation des cellules et entraîner leur prolifération. Le risque potentiel de cancer lié à l’utilisation de ce type d’appareils ne doit pas être ignoré. »

Les scientifiques estiment que d’autres travaux sur les niveaux d’exposition aux rayonnements considérés comme sûrs devront être réalisés. « Les procédures d’imagerie médicale utilisant les radiations, comme les tomodensitogrammes et les rayons X, sont aujourd’hui présentées comme comportant un risque extrêmement faible. D’autres recherches sont nécessaires pour mieux évaluer leurs effets chez les humains. » L’étude évoque également la possibilité de développer de nouvelles thérapies de prévention du cancer, consistant à stimuler les cellules saines afin qu’elles puissent naturellement repousser les cellules cancéreuses, sans aucun effet secondaire pour le patient.

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    • Bonjour Oliv, merci beaucoup pour avoir pointé du doigt cette erreur !
      Yann a pu mettre à jour son article avec la bonne unité de mesure et nous nous excusons sincèrement pour nous être trompé, merci pour votre aide précieuse, nous serons beaucoup plus attentifs à l’avenir

      Bonne journée !

  • L’article source parle de mGy qui sont des milli-gray. Le Gray est l’unité qui permet d’exprimer la dose de rayonnement. Cela montre simplement à quel point les journalistes de DailyGeekShow ne comprennent rien à ce qu’ils écrivent. Faut-il s’en étonner?

    • Bonjour Gabriel, nous sommes vraiment navrés pour cette erreur et comprenons votre colère. Nous ne sommes pas tous spécialistes des sujets que nous abordons ni des études que nous relayons, cela n’excuse en rien qu’il y ait des erreurs et nous nous excusons sincèrement pour cela, mais cependant sachez que nous mettons énormément de soins et d’efforts à toujours citer nos sources, recroiser les informations que nous vous présentons et les documenter.

      Il s’avère que deux de nos sources ont fait la même erreur sur l’unité de mesure « Scientists at the Wellcome Sanger Institute and the University of Cambridge studied the effects of a 50 milligram dose of radiation, equivalent to three or four CT scans », et nous n’avons pas pu détecter nous-même l’erreur faute de connaissances en radiologie ou en médecine.

      Sachez que nous continuerons de faire de notre mieux pour ne plus vous décevoir et que nous faisons vraiment de notre mieux pour cela, cette erreur nuit à notre crédibilité et à tout le travail que l’on consacre pour relayer les études les plus récentes, nous ferons tout pour que cela ne se reproduise pas. Merci pour votre indulgence.

  • « Une dose de rayonnement de 50 MILLIGRAMMES seulement »… Vous êtes sérieux ?
    – La dose de radiation absorbée par un corps humain se compte en sievert (Sv), c’est comme si vous regardiez l’heure et vous sortiez qu’il est 17kg et 35cm.
    – Le « seulement » ne veut absolument rien dire en science. Ce seulement correspond à quelle dose de référence ? Encore faut-il comparer ce qui est comparable et dans la bonne unité. La toxine botulique utilisée en chirurgie esthétique a un LD50 de 2 ng/kg (pour un humain de 70kg, ça représente une dose de 0,000140 mg), et sans radiation.
    – L’article parle de 50 mGy (milligray) et non 50 mg (milligramme). Il faut encore multiplier par les facteurs de pondération pour obtenir la dose en Sv (ou en mSv ici). En prenant les tissus les plus sensibles du corps humain, exposé à un rayonnement bêta (utilisé pour une scintigraphie) on obtient une dose de 6 mSv. Les chiffres (et le calcul) sont à prendre avec de grosses pincettes, mais ça correspondrait à 60 radiographie des poumons.

    Mes sources viennent de Wikipedia et sont donc sujettes aux critiques habituelles mais le travail des journalistes doit justement plus de rigueur qu’un rayonnement de 50mg.

  • Vous parlez de 50 milligrammes de radiations. Cela ne veut rien dire. Je pense que vous voulez parler de millisieverts (unité de mesure des radiations).

    • Absolument Michel, merci pour votre remarque.
      Yann a mis à jour son article avec la bonne unité de mesure et nous nous excusons sincèrement pour nous être trompé, merci pour votre aide précieuse, nous serons beaucoup plus attentifs à l’avenir

      Bonne journée !

  • Alors ok, je ne suis pas scientifique mais quand je vais voir l’article même :
    https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1934590919302759?via%3Dihub
    La conclusion est quelque peu moins alarmantes :
    Finally, our results highlight the potential effect of repeated exposure to small doses of ionizing radiation such as what may be encountered by patients having frequent CT scans. Such low doses may have a negligible mutagenic effect but, by altering the dynamics of normal tissues with a high burden of mutant clones, may modulate the risks of neoplastic and other diseases.

    Surtout étant donné que l’utilisation d’anti-oxydants n’aboutie pas aux mêmes résultats chez la souris et chez l’homme. Ce sont ces chercheurs qui le disent. Mais surtout la conclusion de l’article original ne colle pas très bien avec la « citation » du Docteur David Fernandez-Antoran que vous présentez.
    Et puis ce titre ! « Juste 3 scanners suffisent à favoriser l’apparition et la prolifération des cellules cancéreuses » Sans déconner, ça va le sensationnalisme?!
    Bref, oui il faut continuer les recherches sur les effets potentiels des scanners mais peut être serait-il bon de rappeler parfois qu’avec l’arrivée de cet outil, un bon gros paquet de vies ont pu être sauvées. Et à l’heure où de plus en plus de personnes se méfient de la science et de la médecine, faire des articles volontairement alarmistes, attire sûrement plus l’attention du lecteur mais ne me semble pas très honnete.

  • La santé publique française fera elle son mea-culpa, lorsque pour éviter soi disant la tuberculose,tous les enfants du primaire recevaient des doses inimaginables de radiation lors des radioscopie subies tous les ans.