Une observation inédite. Des chercheurs ont documenté la présence d’une protubérance graisseuse au niveau de la nuque d’un rhinocéros laineux, illustrant la fidélité remarquable de certaines oeuvres rupestres.
Une protubérance cervicale remplie de graisse
Apparus dans le nord de l’Eurasie au cours du Pléistocène, il y a environ 300 000 ans, les rhinocéros laineux pouvaient mesurer jusqu’à 3,5 mètres de long, pour un poids de 2 à 3 tonnes, à l’âge adulte. On estime que leur extinction, il y a dix millénaires, serait étroitement liée au changement climatique et aux activités humaines.
Laissées il y a 35 000 ans environ sur les parois de la grotte Chauvet (Ardèche), plusieurs représentations de ces créatures préhistoriques présentaient une bosse cervicale notoirement absente des dépouilles étudiées jusqu’à présent. En examinant les restes bien conservés d’un spécimen immature récemment mis au jour en Sibérie, les chercheurs ont observé pour la première fois cette fameuse caractéristique anatomique.
Visuellement semblable à celle des rhinocéros blancs, celle-ci n’était pas essentiellement constituée de tissus musculaires et ligamenteux, mais de graisse. Selon les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Quaternary Science Reviews, il s’agit d’un cas clair d’homoplasie : occurrence d’un caractère similaire chez deux espèces apparentées ne résultant pas d’une transmission de la part d’un ancêtre commun.
Plusieurs interrogations subsistent
Si les analyses histologiques indiquent que cette protubérance était remplie de cellules adipeuses blanches, à l’origine des fameuses poignées d’amour chez l’Homme, on ignore actuellement s’il s’agissait d’une caractéristique « transitoire ».
Elle aurait ainsi potentiellement constitué une source précieuse de calories pour les rhinocéros laineux juvéniles, jusqu’à ce qu’ils soient assez grands pour conserver suffisament de chaleur corporelle, ou avoir persisté tout au long de la vie de ces créatures préhistoriques et joué « un rôle clé dans la thermorégulation et le stockage des nutriments ».
D’autres interrogations substitent, notamment le fait de savoir si la taille de cette structure avait tendance à varier au fil des saisons.
Par Yann Contegat, le
Source: IFL Science
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