L’être humain, contrairement aux animaux, possède cette capacité à s’imaginer des choses qui sortent de l’ordinaire. Notre quotidien nous amène souvent à nous évader dans nos rêves. Rêvasser aide à décompresser, à stimuler la créativité, à oublier de temps en temps les tracas et à constituer un remède contre la solitude. Mais attention toutefois à ne pas en abuser, car cette escapade peut atteindre et nuire à l’équilibre mental. C’est ce qu’on appelle la rêverie compulsive.
Zoom sur la rêverie compulsive
La rêverie compulsive serait un mécanisme de défense qui permet de combler un besoin. Les études démontrent que 2,5 % des adultes vivent avec le trouble du rêve éveillé compulsif. Ces personnes se livrent de manière excessive à des fantaisies ou à des rêves. A la longue, cela interfère avec leur capacité à fonctionner dans la vie quotidienne. Au lieu de dynamiser et de rendre la vie plus agréable, ce type d’imagination emprisonne les gens dans un monde fictif.
Les rêveurs peuvent passer plusieurs heures d’affilée dans leur bulle de fantaisies tout étant éveillés. Ce monde imaginaire qu’ils ont construit est si fantastique que l’idée même d’en sortir semble inconcevable. Les rêveurs compulsifs peuvent éprouver une certaine détresse si on les contraint à sortir de leur réalité alternative.
Les conséquences peuvent être importantes et même irréversibles à long terme. La situation devra alerter l’entourage du fameux rêveur lorsqu’il commencera à négliger ses tâches quotidiennes, voire son travail, ses études et sa famille. D’autres conséquences risquent aussi de se manifester, pour ne citer que l’augmentation de l’isolement et la détresse psychologique en dehors des scénarios fictifs.
Pourquoi ce phénomène se produit-il ?
La rêverie compulsive reste encore aujourd’hui en phase de description et d’analyse. Cependant, il existe de nombreux spécialistes tels que les psychologues et les psychiatres qui traitent des patients atteints de ce trouble. Selon ces derniers, le trouble de la rêverie compulsive ne vient quasiment jamais seul. Il existe des facteurs qui l’auraient, à un moment de la vie du malade, déclenché. Cela peut être dû à une maltraitance durant l’enfance ou à un traumatisme quelconque.
À bien des égards, la rêverie compulsive devient un comportement addictif qui alimente les problèmes au lieu de les atténuer. Il n’est pas surprenant que ce trouble en déclenche d’autres, notamment l’anxiété, la dépression et les troubles obsessionnels compulsifs (TOC). Une étude a révélé que plus de la moitié des personnes exposées aux rêves éveillés compulsifs présentent également des signes de TOC.
Un trouble méconnu
Ces dernières années, la rêverie compulsive a suscité une attention croissante en ligne et dans les médias sociaux. Cependant, le trouble mental n’est pas encore officiellement reconnu dans les manuels de diagnostic psychiatrique. Ce qui signifie que son traitement n’a pas encore été attesté.
Des professionnels de la santé ne connaissent pas encore ce trouble, ce qui augmente le risque d’un mauvais diagnostic lors de la consultation. Un article scientifique rapporte le témoignage d’un homme de 25 ans. Il a déclaré avoir réussi à passer de trois heures par jour de rêverie à moins d’une heure et demie. Ce résultat a été obtenu au bout de six mois de traitements psychologiques tels que la thérapie cognitivo-comportementale et la prise de conscience. Il est à espérer qu’avec une reconnaissance et une compréhension accrues du rêve éveillé compulsif, davantage d’options de traitement soient accessibles aux personnes qui en souffrent.
Par Arielle Lovasoa, le
Source: ZME Science