Des chercheurs ont découvert un gigantesque réservoir d’eau caché sous l’océan Pacifique, à même d’expliquer les séismes anormalement lents et quasi imperceptibles touchant une partie de la Nouvelle-Zélande.
Séismes lents
La zone de subduction néo-zélandaise de Hikurangi, où la plaque tectonique du Pacifique glisse sous son homologue australienne, est à l’origine de nombreux tremblements de terre à glissement lent au large de la côte est de l’île du Nord. Une part significative d’entre eux se produisant dans des eaux peu profondes, il s’agit d’une zone précieuse pour l’étude de ces séismes, n’ayant été découverts qu’il y a une vingtaine d’années.
Alors qu’elle tentait d’établir les raisons de la récurrence de ce type d’évènement au niveau de certaines failles grâce à l’imagerie sismique, une équipe américaine a découvert un ancien plateau volcanique à environ trois kilomètres sous le plancher océanique. L’examen des sédiments épais et stratifiés des roches le composant a révélé que l’eau représentait près de la moitié de leur volume.
« La croûte océanique normale, lorsqu’elle est âgée d’environ 7 ou 10 millions d’années, devrait contenir beaucoup moins d’eau », explique Andrew Gase, chercheur à l’université du Texas et auteur principal de l’étude, publiée dans la revue Science Advances. « Celle révélée par les scans sismiques était dix fois plus vieille et beaucoup plus humide. »
Selon le scientifique, les séismes lents se produisent normalement lorsque des sédiments riches en eau sont enfouis au cours d’un évènement de subduction. Dans ce cas, il semble que d’anciennes éruptions aient érodé les volcans sous-marins, formant une roche poreuse et fragmentée ayant stocké l’eau à la manière d’un aquifère. Au fil du temps, celle-ci s’est transformée en argile, piégeant encore plus de liquide et contribuant à atténuer la pression de la faille néo-zélandaise.
De nouvelles analyses prévues
Si l’analyse de davantage d’échantillons se révèlera nécessaire pour préciser l’influence du réservoir sous-marin sur l’activité sismique de la région, il semble clair que ses fortes concentrations d’eau contribuent à atténuer les tremblements de terre intervenant au niveau de la faille.
« Il s’agit d’une illustration très claire de la corrélation entre les fluides et le style de mouvement des failles tectoniques », souligne Demian Saffer, co-auteur de la nouvelle étude. « Cela avait été supposé à partir d’expériences en laboratoire et prédit par certaines simulations informatiques, mais très peu de travaux de terrain avaient été entrepris pour le vérifier. »
Par Yann Contegat, le
Source: IFL Science
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