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Les alpagas possèdent une stratégie de reproduction jamais observée chez aucun autre mammifère

Chez cette espèce, l’accouplement peut durer jusqu’à une heure

Alpagas
— Gregory Johnston / Shutterstock.com

Les mâles alpagas sont les seuls mammifères connus de la science à inséminer directement l’utérus des femelles. Une méthode de reproduction à l’origine de lésions susceptibles d’améliorer leurs chances de gestation.

Des lésions révélatrices

Pour parvenir à cette conclusion, Patricia Brennan, du Mount Holyoke College, et ses collègues ont disséqué l’appareil reproducteur de dix femelles alpagas euthanasiées dans les heures suivant leur accouplement. L’équipe a noté la présence de légères plaies jusqu’aux cornes utérines, indiquant que le pénis du mâle avait franchi le col de l’utérus.

Selon Gregg Adams, de l’université de la Saskatchewan, ces observations confirment des suppositions de longue date, en partie basées sur la forme inhabituelle du sexe des mâles alpagas, long, extensible, fin et doté d’une pointe cartilagineuse rigide.

Contrairement à d’autres espèces, l’accouplement des alpagas (pouvant durer jusqu’à une heure) ne semble pas causer de douleurs aux femelles, ce qui suggère que l’inflammation mise en évidence pourrait avoir des effets bénéfiques.

« L’ovulation des alpagas n’étant pas cyclique [comme chez les autres mammifères] mais plutôt induite par l’acte d’accouplement, l’inflammation faciliterait potentiellement l’absorption par l’organisme de la femelle des protéines présentes dans la semence du mâle, contribuant à la déclencher », estime Adams.

Un cas extrême de l’hypothèse de l’inflammation bénéfique

Comme le rappellent les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue PLOS ONE, une légère inflammation est également connue pour améliorer l’adhérence de l’ovule fécondé aux parois de l’utérus.

« Dans le cadre de traitements de fécondations in vitro chez l’Homme, les médecins grattent souvent la paroi utérine », explique Brennan. « Nous pensons que les alpagas représentent un cas extrême de l’hypothèse de l’inflammation bénéfique. »

Pour l’équipe, la prochaine étape consistera à déterminer si un scénario similaire intervient également chez les espèces de camélidés apparentées, comme les lamas et les chameaux.

Par Yann Contegat, le

Source: New Scientist

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