Les régimes alimentaires sans viande ont pris de plus en plus d’importance au cours des dernières années. S’il y a effectivement certains avantages à ne pas manger de viande, cela peut également être nocif pour la santé. Une nouvelle étude a notamment montré que les régimes sans viande augmentent les risques de fractures osseuses.
Des risques plus élevés chez les végétaliens comparés aux végétariens et semi-végétariens
Vouloir protéger les animaux est une raison tout à fait honorable pour adopter un régime alimentaire sans viande. Si certains choisissent d’être végétariens ou vegans pour cette raison, certains autres choisissent cette voie pour avoir une hygiène de vie plus saine. Dans ce cas-là, il serait peut-être judicieux de réviser leur choix dans la mesure où une nouvelle étude vient de démontrer qu’un régime alimentaire sans viande a tendance à accroître les risques de fractures osseuses. Selon la recherche publiée dans la revue BCM Medical, ceux qui suivent un régime végétalien ont 43 % plus de chances d’avoir des fractures osseuses que ceux qui mangent de la viande.
À rappeler que les végétaliens sont des individus qui ont éliminé la viande et tout produit d’origine animale de leur alimentation et de leur vie en général. Ces derniers sont les plus à risque. Mais les végétariens – ceux qui ne mangent pas de viande, mais qui consomment les produits dérivés – ne sont pas non plus épargnés. Même les semi-végétariens – ceux qui mangent de la viande de poisson et des œufs – sont encore à risque. Selon l’étude, les végétariens et les semi-végétariens ont un risque plus élevé de fractures de la hanche. Ces risques sont notamment liés à une déficience minérale osseuse chez les personnes qui ne consomment pas de viande.
Un problème lié à l’IMC et l’apport en calcium et protéines
Pour en arriver à ces conclusions, les chercheurs ont effectué un suivi médical sur 54 898 individus pendant 17 ans. Tout au long du suivi, il a été recensé 945 fractures de la hanche, 889 fractures du poignet, 566 fractures du bras, 560 fractures de la cheville et 366 fractures de la jambe. Sur les 3 941 fractures signalées par les participants, les végétaliens, les végétariens et les semi-végétariens étaient considérés comme étant représentés de manière disproportionnée par rapport à ceux qui mangent de la viande. Cette constatation était particulièrement prononcée en ce qui concerne les fractures de la hanche.
Les auteurs ont tout de même précisé que les différences dans les risques de fractures ont été partiellement réduites une fois que l’indice de masse corporelle (IMC) et l’apport en calcium alimentaire et en protéines alimentaires ont été pris en compte. En effet, les scientifiques ont ainsi conclu que les fractures ne sont pas uniquement liées à l’apport de calcium et de protéines chez ceux qui ne mangent pas de viande ; mais aussi à l’IMC qui est généralement plus faible chez ces derniers. « Des études antérieures ont montré qu’un faible IMC est associé à un risque plus élevé de fractures de la hanche, et de faibles apports en calcium et en protéines ont tous deux été liés à une mauvaise santé des os », a expliqué le Dr Tammy Tong, auteur principal de l’étude, dans un communiqué.
Quoi qu’il en soit, cette étude comprend quelques limites, ont précisé des scientifiques à CNN. En effet, un bon nombre de paramètres n’ont pas été pris en compte par les chercheurs, notamment en ce qui concerne la race des participants à l’étude. Ces derniers étaient en grande majorité des Européens blancs, et il y avait beaucoup plus de femmes que d’hommes. Les résultats auraient grandement varié auprès d’une autre population. Par ailleurs, les évaluations ont été réalisées entre 1993 et 2001. Depuis lors, le mode d’alimentation – même chez ceux qui ne mangent pas de viande – a pu évoluer pour apporter plus de nutriments.
Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: Futura-sciences
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