Des scientifiques ont annoncé la redécouverte d’une espèce de caméléon n’ayant plus été observée depuis 1913. Le caméléon de Voeltzkow a été repéré au cours d’une expédition scientifique à Madagascar, ayant permis d’identifier plusieurs individus étonnamment colorés.
Une première depuis le début du XXe siècle
Décrite scientifiquement pour la première fois en 1893, Furcifer voeltzkowi n’avait plus été aperçue depuis 1913. Ce qui lui avait valu une place sur la liste des 25 espèces les plus recherchées de la Global Wildlife Conservation (GWC), recensant espèces animales et végétales considérées comme perdues pour la science depuis des décennies, et probablement éteintes. L’annonce de sa redécouverte intervient quelques mois après celle de la musaraigne-éléphant de Somalie.
En avril 2018, la GWC menait une expédition de deux semaines dans le nord-ouest de Madagascar afin de tenter d’identifier des caméléons de Voeltzkow. Si le reptile restait au départ insaisissable, l’équipe de scientifiques envoyée sur les lieux finissait finalement par identifier plusieurs représentants de l’espèce durant les ultimes jours de l’opération. Selon l’étude publiée dans la revue Salamandra, la population « restreinte mais viable » découverte comprenait trois mâles et une quinzaine de femelles.
L’expédition a également permis de révéler que les femelles, évidemment capables de changer de couleur à volonté, étaient très colorées, avec des motifs complexes de violet, orange, rouge, vert, noir et blanc, et la présence caractéristique des points rouges sur leurs flancs (voir photo ci-dessus).
Des reptiles possédant une durée de vie de quelques mois seulement
La longue disparition du caméléon de Voeltzkow pourrait s’expliquer par sa durée de vie très réduite. Il s’avère en effet que le caméléon de Labord, espèce étroitement apparentée, ne vit que quatre ou cinq mois, après avoir passé près du double dans son œuf. Selon les auteurs, il est probable que le caméléon de Voeltzkow possède une durée de vie similaire, voire plus longue de quelques semaines, ce qui laisse une fenêtre de temps extrêmement restreinte aux scientifiques pour espérer trouver des spécimens adultes.
Il s’agit de la sixième des 25 espèces les plus recherchées à avoir été redécouverte ces dernières années, après la salamandre grimpante de Jackson, la sarracénie de velours, l’abeille géante de Wallace, le chevrotain à dos argenté et, comme évoqué en début d’article, le sengi de Somalie.
« Le caméléon de Voeltzkow ajoute couleur et beauté à la planète et nous rappelle que même lorsque tout semble perdu, une grande aventure peut raviver l’espoir, y compris pour des espèces n’ayant plus été aperçues depuis la présidence de Woodrow Wilson », a déclaré Don Church, président de la GWC. « Nous avons encore énormément à apprendre sur ce reptile extraordinaire afin d’identifier la meilleure façon de le sauver de l’extinction. »
Par Yann Contegat, le
Source: Global Wildlife Conservation
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