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25 kilomètres perdus en 15 mois : un glacier antarctique établit un record effrayant

Une telle vitesse de retrait s’avère environ dix fois supérieure à celle du précédent détenteur du record

Masse de glace fracturée en Antarctique, vue rapprochée de la banquise se désagrégeant au contact de l’océan
— axily / Shutterstock.com

Près de la pointe de la péninsule Antarctique, des scientifiques ont documenté le recul glaciaire le plus rapide de l’histoire moderne, pulvérisant les précédents records.

Retrait fulgurant

S’écoulant dans la mer de Weddell, qui baigne la côte est la péninsule du continent le plus austral de la planète, le glacier Hektoria a été officiellement nommé au début du XXe siècle par l’explorateur Sir Hubert Wilkins, en référence au navire qui l’avait conduit à Déception. Une île de l’archipel des Shetland du Sud distante d’une centaine de kilomètres.

Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Nature Geoscience, Naomi Ochwat, de l’université du Colorado, et ses collègues ont constaté que cette gigantesque masse de glace avait reculé de 25 kilomètres en l’espace d’un an et demi, avec un pic en novembre et décembre 2022 l’ayant vu perdre un tiers de cette longueur.

Selon l’équipe, une telle vitesse de retrait s’avère environ dix fois supérieure à celle du précédent détenteur du record.

Les ennuis ont commencé début 2022, lorsqu’un segment de la langue d’Hektoria, de la taille d’une ville, s’est désintégré. La disparition de cette glace stabilisatrice a exposé le glacier à de nouvelles contraintes, accélérant son écoulement. Ne reposant que très partiellement sur le fond marin rocheux, son tronc aminci a fini par se rompre, avec un vêlage massif d’icebergs à l’origine de « tremblements glaciaires » détectés par plusieurs stations sismiques.

Images satellites du front du glacier Hektoria prises le 26 octobre 2022 et le 23 février 2023 — © Copernicus / ESA

Menaces potentielles

Si nombre de scientifiques estiment que ce triste record constitue un cas isolé, résultant d’une succession dramatique d’évènements, l’équipe d’Ochwat pense qu’un tel mécanisme d’effondrement, alimenté par le changement climatique, pourrait concerner d’autres glaciers antarctiques majeurs. Ce qui entraînerait une élévation significative du niveau de la mer.

L’an passé, une étude avait révélé que le glacier de l’île du Pin, dans l’ouest de l’Antarctique, s’était fissuré à la vitesse vertigineuse de 128,7 kilomètres par heure il y a un peu plus d’une décennie, entraînant la formation d’une profonde entaille de plus de 10 kilomètres de long en quelques minutes. Présentant le taux de fonte le plus élevé du continent, cette plateforme glaciaire serait responsable d’un quart de sa perte totale de glace.

En début d’année, une tuyauterie insoupçonnée avait été découverte sous l’Antarctique.

Par Yann Contegat, le

Source: New Scientist

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