Lorsqu’il s’agit de production d’énergie, le nucléaire reste une solution controversée, étant donné les risques que cela représente. Quoi qu’il en soit, la Chine a décidé de choisir cette option, car les ingénieurs du pays ont trouvé un moyen plus sûr d’exploiter le nucléaire. Ce réacteur nucléaire devrait notamment fonctionner grâce à du thorium liquide et n’aura pas besoin d’eau dans son système de refroidissement.
Les risques liés aux réacteurs nucléaires à l’uranium 235
Dans une certaine mesure, les réacteurs nucléaires sont une excellente source d’énergie propre, mais ils comportent malheureusement beaucoup de risques. Des évènements catastrophiques comme l’entrée en fusion des centrales de Tchernobyl et de Fukushima ont en effet démontré que les centrales nucléaires peuvent être très dangereuses. De plus, le problème des eaux usées pour le refroidissement de ce genre d’installation peut aussi faire penser que les centrales nucléaires ne sont pas aussi propres qu’on l’imagine. À cela s’ajoute le fait que les réacteurs nucléaires produisent des déchets qui restent extrêmement radioactifs jusqu’à 10 000 ans, nécessitant des conteneurs en plomb et une sécurité étendue.
En plus des risques de radiation, ces déchets nucléaires – qui comprennent le plutonium 239 – sont également source de controverse politique, dans la mesure où cet élément est couramment utilisé dans la fabrication d’armes nucléaires. Dans ces cas-là, on parle essentiellement des réacteurs nucléaires qui fonctionnent grâce à l’uranium 235 fissile. Mais est-ce que l’uranium 235 fissile est vraiment indispensable pour faire fonctionner un réacteur nucléaire ? Selon la Chine, la réponse est non, et cet isotope peut être remplacé par du thorium liquide et du sel fondu.
Une alternative moins puissante, mais également moins risquée et moins polluante
Non seulement ce réacteur d’un nouveau genre comportera moins de risques, mais il sera également moins polluant, dans la mesure où l’usage de l’eau pour le refroidissement ne sera plus nécessaire et les déchets sont moins radioactifs. En effet, les réacteurs au thorium dissolvent leur composant clé en sel de fluorure qui produit principalement comme déchet de l’uranium 233, un élément qui peut être recyclé par le biais d’autres réactions. De plus, les autres déchets de ce nouveau genre de réacteurs nucléaires ne sont radioactifs « que » pendant 500 ans, ce qui est minime par rapport aux réacteurs nucléaires conventionnels. L’absence de déchet de plutonium élimine également les problèmes politiques que les centrales nucléaires suscitent généralement.
Enfin, en cas de problème technique, le sel fondu se refroidit suffisamment pour sceller efficacement le thorium et éviter les fuites importantes. Et en ce qui concerne les risques, le thorium est relativement plus sûr que l’uranium, dans la mesure où cet élément se solidifie assez rapidement lorsqu’il est exposé à l’air libre. Selon les autorités chinoises, le premier prototype de ce réacteur nucléaire au thorium devrait être prêt au mois d’août. Ce prototype a été développé par le professeur Yan Rui et ses collègues de l’Institut de physique appliquée de Shanghai, a rapporté le South China Morning Post.
Selon les chercheurs, ce premier réacteur au thorium ne devrait mesurer que 3 mètres de haut et 2 mètres de large. La centrale électrique dans son ensemble sera cependant assez massive, car elle abritera d’autres équipements comme des turbines à vapeur. La centrale devrait être capable de produire jusqu’à 1 000 mégawatts. Certes, ce n’est pas encore comparable à la production d’une centrale électrique à l’uranium, mais ce sera tout de même suffisant pour alimenter 100 000 foyers. Après ce prototype, la Chine prévoit de construire la première centrale nucléaire au thorium commercial avant 2030. Le gouvernement national vise également à construire plusieurs de ces réacteurs dans les déserts du pays, mais aussi dans les pays impliqués dans le projet Belt and Road Initiative (La Nouvelle Route de la Soie), a rapporté Live Science.
Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: New Atlas
Étiquettes: chine, reacteur-nucleaire, thorium
Catégories: Actualités, Sciences physiques
Confusion me semble faite entre ce premier réacteur (prototype) et la future centrale pouvant produire 1.000 MW.
Ce titre est vraiment stupide.