Une récente étude britannique a lié le rationnement du sucre entre 1940 et 1953 à une réduction significative du risque de développer un diabète de type 2 et une hypertension artérielle des décennies plus tard pour les personnes conçues durant cette période.
40 grammes de sucre par adulte et par jour
En janvier 1940, quelques mois après le début de la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement britannique avait commencé à rationner la nourriture, limitant notamment la quantité de sucre par adulte à environ 40 grammes par jour. Plus d’une décennie plus tard, en septembre 1953, le rationnement a pris fin et la consommation de sucre a rapidement doublé.
Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Science, Tadeja Gracner, de l’université de Californie du Sud, et ses collègues ont analysé les dossiers médicaux de 38 000 membres de la UK Biobank, nés quelques années avant la fin du rationnement et, par extension, exposés à un apport limité en sucre dans l’utérus et au début de leur vie.
Ces données ont été comparées à celles de 22 0000 personnes conçues environ un an après la fin du rationnement, et présentant des antécédents familiaux similaires de diabète et d’hypertension artérielle.
The UK began rationing sugar in 1940 during the second world war, and didn’t lift restrictions until 1953. Now researchers have used this natural experiment to show the health impacts of exposure to sugar in the womb https://t.co/GmoqWi9VQa
— New Scientist (@newscientist) October 31, 2024
Des différences significatives
Il s’est avéré qu’au sein des deux groupes, plus de 3 900 personnes avaient reçu le diagnostic de diabète de type 2 et 19 600 d’hypertension. Toutefois, la prévalence de ces deux affections était beaucoup plus faible chez les personnes conçues pendant le rationnement.
Les membres du premier étaient ainsi 35 % moins susceptibles de développer un diabète de type 2 au milieu de la soixantaine, avec une maladie apparaissant en moyenne quatre ans plus tard. Pour l’hypertension, le risque se révélait 20 % plus faible, avec un délai moyen de développement de deux ans par rapport aux sujets conçus après septembre 1953.
Selon les chercheurs, le fait que les régimes alimentaires moyens pendant et après le rationnement présentaient des niveaux similaires de graisses, protéines et fibres suggère qu’une exposition précoce au sucre favorise la consommation d’aliments sucrés tout au long de la vie, ou entraîne des modifications épigénétiques affectant le contrôle de la glycémie.
Par Yann Contegat, le
Source: New Scientist
Étiquettes: diabete, hypertension, sucre
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