Certains ont l’impression que la science-fiction est quelque chose d’enfantin, une obsession de gamin qui nous éloignerait de la réalité. Même l’acteur Simon Pegg, pourtant justement partie intégrante d’oeuvres de science-fiction marquantes comme la version rebootée de Star Trek, en parle comme de quelque chose de « puéril ». SooGeek vous aiguille vers cinq aspects de la science-fiction qui permettent de tordre le cou à cette idée reçue.

 

La science-fiction nécessite à la fois de l’imagination et de l’intelligence

Prenons deux films que tout oppose : Le Parrain et Avengers : L’Ère d’Ultron. L’un est un film se voulant réaliste, l’autre un film de super-héros appartenant techniquement au genre de la science-fiction. Or, qu’on le veuille ou non, sans qu’il s’agisse de dire que Avengers est meilleur que Le Parrain, le film de Marvel nécessite un minimum de capacités intellectuelles. S’il n’y a pas de quoi porter aux nues le traitement de la question de l’intelligence artificielle dans Avengers : L’Ère d’Ultron, le film nécessite tout de même de la part du spectateur un minimum de capacité d’abstraction, afin qu’il puisse imaginer ce que représente la bévue de Tony Stark et conceptualiser ce qu’elle représente, autant de choses que Le Parrain n’exigera jamais de vous.

 

Les héros de science-fiction sont notre nouvelle mythologie

La science-fiction, et son genre « parent » que sont les histoires de super-héros, se sont imposés comme notre nouvelle mythologie. Mais loin d’en être une version « dégénérée », la science-fiction en recycle la plupart des thèmes, allant d’ailleurs jusqu’à reprendre des noms d’ailleurs. Les dieux, ou les êtres comparables à des dieux, ont toujours été partie intégrante de quelques-uns des plus grands chefs-d’oeuvre artistiques de notre civilisation, brassant des sujets moraux édifiants, de la même manière que la science-fiction et les histoires de super-héros le font aujourd’hui. Ce n’est d’ailleurs pas surprenant si certains d’entre eux, comme, à tout hasard, Thor, reprennent des noms d’anciennes divinités.

 

La science-fiction peut inspirer des changements réels 

On reproche souvent à la science-fiction d’être coupée du monde réel, de ne pas se préoccuper de ce qui s’y passe, et d’entrainer ses fans sur cette voie. Or rien n’est plus faux, puisque la science-fiction est capable de se connecter à notre monde de manière concrète. Par exemple, dans les années 1960, Martin Luther King a clamé sa passion pour la série Star Trek, car cette dernière présentait alors une société où l’égalité raciale était de mise, alors que la société américaine réelle en manquait cruellement. Quand on voit l’impact qu’à eu Star Trek sur les mentalités en la matière, on tient la preuve que la science-fiction est connectée au monde réel, et qu’elle peut faire changer les choses.

 

Une allégorie fonctionne toujours mieux que le réalisme

 

Il ne faut jamais oublier que l’allégorie, ou du moins la fiction, peut avoir un impact bien plus puissant qu’un réalisme poussé à l’extrême. L’auteur de science-fiction Ursula Le Guin dit :  » Nous ne pouvons pas demander à notre raison de nous emmener traverser les domaines de l’absurde. Seule notre imagination peut nous délivrer du lien qui nous maintient dans notre éternel présent, vers une infinité d’hypothèses, […] nous menant à […] une liberté dont la porte n’est ouverte qu’à ceux dont l’esprit accepte l’irréalité. » Ce qui signifie que, si bien sûr nous ne pouvons vivre en dehors de notre réalité, nous avons besoin d’imaginer d’autres choses si nous voulons continuer d’avancer. Et la science-fiction serait l’une de ces belles voies de l’imaginaire.

 

S’immerger dans un univers fictif n’est pas irresponsable et puéril 

Il existe également dans notre culture une idée largement répandue (ou alors peut-être est-ce un énorme biais dans notre manière de voir les choses ?) selon laquelle lorsque quelque chose nous plait seulement pour des raisons esthétiques, cela tient de la pure frivolité. Cela est par exemple particulièrement vrai pour la mode, mais comme le dit le célèbre photographe de mode Bill Cunningham : « La mode (l’habillement ndlr) est l’armure que nous utilisons pour survivre à la réalité de tous les jours. Je ne pense pas que nous puissions nous en débarrasser, cela reviendrait à tenter de nous débarrasser de la civilisation. » Il n’y a en effet rien de mal à aimer ce que l’on trouve beau ou ce qui nous fait plaisir, et c’est cela qui rend la vie de tous les jours agréable :).

 

Profonde et complexe à sa manière, la science-fiction mérite bien un peu de considération et ces cinq raisons suffisent à le prouver ! Voilà, maintenant si quelqu’un critique votre genre préféré, vous saurez quoi répondre :P. Lequel de ces cinq constats sur la maturité de la science-fiction vous semble être le plus percutant ?

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