Appartenant à la famille des ptérosaures, un groupe de reptiles incluant notamment les ptérodactyles et distinct des dinosaures, l’Arambourgiania vécut à la fin du Crétacé et côtoya le terrible Tyrannosaure Rex. Avec un envergure d’environ 10 mètres et un cou exceptionnellement long, ce spécimen méconnu faisait la taille d’un petit avion.

UN GÉANT AILÉ MÉCONNU

L’Arambourgiania fait assurément partie des spécimens de ptérosaures les plus impressionnants du Crétacé supérieur. Considéré comme l’un des plus grands organismes volants ayant jamais vécu, ce géant ailé vivant il y a 65 millions d’années possédait un long cou semblable à celui d’une girafe.

Largement moins connu que le Quetzalcoatlus northropi, genre éteint de ptérosaures appartenant à la famille des azhdarchidés et ayant vécu à la même période, l’Arambourgiania était non seulement l’un des plus grands, mais possédait également une particularité morphologique unique : un cou rigide mesurant près de 3 mètres.

En raison du nombre restreint de fossiles découverts à ce jour, l’Arambourginania reste largement moins connu que le « petit » Quetzalcoatlus northropi (ci-dessus)

Comme l’explique Mark Witton, de l’Université de Portsmouth : « Il s’agissait d’un animal absolument remarquable dont le cou gigantesque se révélait deux fois plus long que celui des autres espèces de ptérosaures connues à ce jour ».

Bien que nous ne connaissions encore que peu de choses au sujet de ce ptérosaure géant, les rares fossiles découverts au cours du 20e siècle (en l’occurrence une vertèbre et un os du cou d’un Arambourgiania) nous ont permis d’en apprendre beaucoup plus sur son incroyable morphologie.

L’arambourgiania était certes moins massif que le T-Rex, mais beaucoup plus grand

En l’absence d’une documentation précise, Witton estime que ces trésors archéologiques ont été découverts en Jordanie au tout début des années 1940. Le spécimen a quant à lui été décrit pour la première fois dans un article de 1954 par Camille Arambourg, le célèbre paléontologue français dont le ptérosaure tire son nom.

Le fossile en question s’apparente à un long et mince os tubulaire indiquant que le cou de l’animal était gigantesque et non flexible, comme l’explique Michael Habib, paléontologue travaillant à l’Université de Californie du Sud : « Il faisait partie des rares espèces préhistoriques volantes à posséder de telles particularités physiques. Son cou se révélait bien moins flexible que celui d’un héron ou d’un cygne ».

« L’ARAMBOURGIANIA FAISAIT PARTIE DES RARES ESPÈCES PRÉHISTORIQUES VOLANTES À POSSÉDER DE TELLES PARTICULARITÉS PHYSIQUES »

Selon Habib, cette espèce de ptérosaures géants possédant une tête surdimensionnée compensait ce déséquilibre en ajustant ses battements d’ailes et l’inclinaison de son cou durant le vol.

Schéma hypothétique des squelettes de l’Arambourgiania (c), de l’Hatzegopteryx (a), et du Quetzalcoatlus (d)

Les fossiles découverts par les paléontologues semblent également suggérer que les crânes de ces géants ailés, qui disposaient d’une structure osseuse à la fois mince et rigide, étaient en réalité bien plus légers qu’ils n’en avaient l’air.

L’Arambourgiania est probablement moins célèbre que le Quetzalcoatlus northropi en raison du nombre relativement restreint de fossiles découverts à ce jour. Mais les choses pourraient changer dans un avenir proche et nous permettre d’en savoir plus sur la vie de cet animal stupéfiant, son aire exacte de répartition et ses techniques de vol.

En raison de sa taille massive, l’Arambourgiania ne pouvait battre constamment des ailes pour rester en l’air (cela lui aurait demandé trop d’énergie) et devait probablement planer la plupart du temps. Il était également loin d’être un as de la voltige en raison de son long cou rigide qui limitait ses mouvements.

LOIN D’ÊTRE UN AS DE LA VOLTIGE, L’ANIMAL DEVAIT PROBABLEMENT PLANER LA PLUPART DU TEMPS AFIN D’ÉCONOMISER SES FORCES

Cependant, les scientifiques estiment que l’animal était capable de voler et planer durant de longues périodes, ce qui explique pourquoi on retrouve des fossiles de différentes espèces de ptérosaures géants sur de nombreux continents.

Comme le précise Michael Habib : « Les différents fossiles ont été découverts en Europe de l’Est, en Amérique du Nord, au Moyen-Orient et en Asie, ce qui nous laisse penser que l’aire de répartition géographique de cette espèce était mondiale ».

Illustration réalisée par Mark Witton représentant deux spécimens d’Arambourgiania se disputant un petit théropode

Mark Witton souhaite quant à lui que les ptérosaures géants, et plus particulièrement l’Arambourgiania, obtiennent la place qu’ils méritent au panthéon des espèces préhistoriques remarquables : « Comme le Tyrannosaure Rex ou le mammouth laineux, cette espèce fascinante et injustement méconnue fait partie de la longue et riche histoire de notre planète, et elle est encore loin de nous avoir révélé tous ses secrets ».

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