C’est un projet qui a été lancé en mars 2018 par le gouvernement du Portugal : des “chèvres-pompiers” qui joueront un rôle clé pour éviter la propagation des flammes d’une zone boisée à une autre. Régulièrement donc, ce sont des milliers de chèvres qui s’activent pour lutter contre les incendies, qui ravagent régulièrement certaines zones du pays.
Un nouvel acteur dans la lutte contre les incendies
Depuis le lancement du projet en mars 2018, ce ne sont pas moins de 18 500 chèvres qui participent à la lutte contre les feux de forêt au Portugal. La situation est particulièrement critique depuis plusieurs années, avec des feux de plus en plus importants, comme en témoignent ceux de 2017, qui ont occasionné une centaine de morts et plus de 500 000 ha partis en fumée.
Concrètement, ces chèvres ont un rôle clé et évitent la propagation rapide d’un feu de forêt. Elles sont positionnées dans des zones de maquis, afin de consommer la végétation locale composée d’arbustes, de genêts ou de bruyères. Cela permet de laisser derrière elles des sites totalement défrichés, quel que soit le type de relief (montagneux, escarpé, plaine). Un type de travail difficilement réalisable par des humains, même avec les machines actuelles. En cas d’incendie, le feu ne se propage pas aussi rapidement, puisque le combustible naturel n’est plus présent pour l’alimenter.
Une mission quinquennale
Lancé l’année dernière, le projet s’étend sur cinq ans, afin de constater avec précision son efficacité sur le court terme. D’après un berger de 49 ans qui est responsable de 370 chèvres de ce type, la recrudescence des incendies de ces dernières années peut provenir de la raréfaction des animaux dans la région. « Autrefois, il n’y avait pas tous ces incendies. Il y avait des milliers d’animaux qui nettoyaient en broutant. Et des bergers comme moi, il y en avait des centaines », expliquait-il l’année dernière.
Les chèvres sont très efficaces pour nettoyer des secteurs totalement déserts, en un temps record. Il est possible de s’occuper de plusieurs dizaines d’hectares le tout sans grand effort. Contrairement à des débroussailleuses ou des bulldozers, la méthode est plus efficace, et, surtout plus naturelle. Ces petits agriculteurs ont touché, en 2018, 125 € par hectare nettoyé. Ensuite, ce chiffre est de 25 €. Pas de quoi composer un salaire donc, mais un petit complément intéressant sur des agriculteurs qui souvent, ont du mal à finir leurs mois.
Pour rappel, en France, les chèvres sont également utilisées. Cette pratique prend le nom d’écopâturage. Prenant le rôle de véritables tondeuses écologiques, plusieurs entreprises utilisent désormais les chèvres pour nettoyer leurs espaces verts. Il y a plusieurs avantages à cela, c’est bien plus économique que les engins conventionnels, plus écologique, plus silencieux…
Par Benjamin Cabiron, le
Source: Courrier international
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