À l’occasion d’une banale partie de pêche dans le Missouri, un homme a remonté une prise inattendue : un poisson à tête de serpent, espèce invasive à l’apparence et aux capacités troublantes.
Une créature vraiment étrange
Poissons originaires d’Asie, les Channa argus sont de redoutables prédateurs au régime alimentaire pour le moins varié. Pouvant mesurer jusqu’à 1 mètre de long, ces créatures à la robe étonnament similaire à celle des pythons se nourrissent d’autres poissons, de crustacés, de grenouilles, de petits reptiles, ainsi que de petits oiseaux et de mammifères malchanceux.
Le poisson à tête de serpent du Nord est également capable de respirer à la surface des cours d’eau (une capacité précieuse lorsque ceux-ci sont peu oxygénés) ainsi que lorsqu’il se retrouve sur la terre ferme. Lorsque le taux d’humidité ambiante se révèle suffisant, il peut survivre hors de l’eau pendant plusieurs jours et même onduler comme un serpent pour y retourner.
Capturé le 25 mai en aval du déversoir du lac Wappapello, dans le sud-est du Missouri, le nouveau spécimen est le quatrième documenté dans les eaux de cet État américain. Selon les autorités locales, C. argus constitue une importante menace pour les espèces indigènes, qu’il chasse ou prive de précieuses ressources.
Snake-Headed Fish That Can Breathe Air And Slither On Land Caught In Missourihttps://t.co/PwoWa4fWjW
— IFLScience (@IFLScience) June 6, 2024
« Intrigué par son apparence, le pêcheur a fait plusieurs recherches et découvert qu’il s’agissait d’un poisson à tête de serpent du Nord », explique le biologiste Dave Knuth. « Il a laissé la créature sur la terre ferme pendant plusieurs heures en pensant qu’elle mourrait, ce qui ne s’est jamais produit. Elle a ensuite été placée dans un sac plastique et apportée au bureau local du Corps du génie de l’armée de terre des États-Unis. »
Invasion récente
On pense que C. argus s’est initialement retrouvé dans les cours d’eau américains à la suite d’un accident survenu dans une pisciculture commerciale de l’Arkansas en 2008. Depuis lors, il s’est frayé un chemin vers le nord.
Le département de la Conservation du Missouri insiste sur le fait de ne pas remettre à l’eau ces créatures. Une fois formellement identifiées, elles doivent être décapitées, éviscérées ou placées dans un sac plastique scellé.
Depuis deux ans, ce poisson figure également sur la liste des espèces exotiques envahissantes préoccupantes pour l’Union européenne.