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Des ailes d’oiseau et les pattes d’un crabe : cet intrigant poisson a d’autres surprises en stock

Une créature vraiment atypique

— © Anik Grearson

Les Triglidae sont connus pour leur large gueule et leurs paires de pattes, qui leur permettent de se déplacer efficacement sur le fond marin et, dans le cas de Prionotus carolinus, constituent également des récepteurs sensoriels.

Prionotus carolinus révèle ses secrets

Évoluant dans l’océan Atlantique à plusieurs centaines de mètres de profondeur, P. carolinus possède comme les autres espèces de Triglidae trois paires de « pseudo-jambes », ayant évolué à partir de ses nageoires ventrales.

Intrigués par les prouesses de ce chasseur aquatique, capable de débusquer des proies profondément enfouies dans les sédiments marins, Nicholas Bellono, de l’université Harvard, et ses collègues ont prélevé plusieurs de ces poissons et les ont longuement étudiés dans leur laboratoire.

« Nous souhaitions savoir s’ils méritaient leur réputation », expliquent les auteurs de l’étude, publiée dans la revue Current Biology. « Il s’est avéré qu’ils étaient très efficaces, et pouvaient même trouver des capsules remplies d’extraits de moules broyés et filtrés, ou d’acides aminés. »

En comparant la structure des pattes de P. carolinus à celle de P. evolans, les utilisant uniquement pour se déplacer, l’équipe a constaté que les membres du premier étaient couverts de papilles sensorielles. Semblables à celles de la langue humaine, celles-ci lui permettent essentiellement de sonder, ou plutôt « goûter », son environnement.

Le rôle central du gène tbx3a

Pour les biologistes, plus habitués à étudier la disparition de certaines caractéristiques au cours de l’évolution (pattes chez les serpents ou pigmentation chez les créatures cavernicoles) que l’acquisition de nouvelles, les Triglidae constituent un objet d’étude précieux.

Des analyses génétiques ont mis en évidence le rôle central du gène régulateur tbx3a, présent chez de nombreuses autres espèces de vertébrés, dans le développement des pattes de P. carolinus, de ses papilles et même de son comportement de fouille.

En mai dernier, des chercheurs avaient découvert la langue la plus étrange du règne animal : une excroissance thoracique hérissée de minuscules cils, observée chez différentes espèces de mantes religieuses.

Par Yann Contegat, le

Source: New Scientist

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