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Plus d’une femme sur 16 déclare que son premier rapport sexuel est un viol aux États-Unis

Une réalité sidérante dont trop de femmes sont victimes

Même si le mouvement #MeToo a permis la libération de la parole des victimes outre-Atlantique, une étude publiée dans une revue de l’Association américaine de médecine prouve que la question des agressions sexuelles est loin d’être réglée aux Etats-Unis. En effet, une femme sur 16 y avoue avoir subi un premier rapport sexuel sous contrainte. Un constant inquiétant qui prouve que même si la parole des femmes s’est progressivement libérée, il reste encore des progrès à faire sur le regard posé sur le corps des femmes dans nos sociétés.

De la violence physique aux pressions verbales

Même si le terme « viol », qui appartient au domaine du pénal, n’a pas été utilisé par précaution dans l’étude publiée par Jama Internal Medecine, les chiffres relèvent tous néanmoins de l’agression sexuelle et dénoncent un véritable problème de société. Ils placent les États-Unis en très mauvaise posture en termes de considération des droits des femmes.

Réalisé sur un large échantillon de plus de 13 000 femmes âgées de 18 à 44 ans, interrogées dans le cadre d’une enquête des Centres de contrôle et prévention des maladies réalisée entre 2011 et 2017, le bilan dressé par ces résultats est désastreux. Aux États-Unis, c’est une femme sur 16, soit 6,5 %, qui déclare avoir subi, lors de sa première fois, un rapport sexuel sous contrainte. Un chiffre colossal, puisqu’il correspond à l’équivalent de 3,3 millions de femmes ayant subi un premier rapport sexuel forcé.

Parmi les contraintes subies par ces femmes, on trouve en première place les pressions verbales (à 56,4 %), suivies par les violences physiques (à 25,1 %), l’usage de drogues ou d’alcool (à 22 %), ou même la menace d’une rupture à 16 %. Malgré les précautions employées autour du terme « viol », Laura Hawks, auteure principale de l’étude, a confirmé dans un communiqué à l’AFP « que ces expériences correspondent à des statistiques sur les viols ». Des résultats qui prouvent le climat d’insécurité qui peut régner dans le pays pour les femmes.

Les Etats-Unis dans le viseur des ONG

Même si c’est aux Etats-Unis qu’a débuté la libération de la parole au sujet des agressions sexuelles, le pays est régulièrement ciblé pour sa politique et ses décisions judiciaires qui tendent parfois à minimiser la parole des victimes.

En juillet dernier, l’affaire d’un mineur acquitté d’un viol sous prétexte qu’une condamnation pouvait compromettre un avenir jugé prometteur, a fait grand bruit dans la presse. Un exemple parmi tant d’autres d’une situation qui se banalise malheureusement, reflet d’un système dont la prise de conscience est bien plus lente qu’il n’y paraît…

Un constat choc qui pousse, en 2018, la Thomson Reuters Foundation à classer les Etats-Unis en 10e position des pays les plus dangereux au monde pour les femmes, derrière, entre autres, l’Inde, l’Afghanistan, la Syrie, le Pakistan et l’Arabie saoudite. Heureusement, cette première étude de grande envergure a pour objectif de définir les incidences sociales, sanitaires et psychiatriques de ces agressions, afin de protéger les populations les plus exposées, et d’accompagner au mieux les victimes de ces relations sous contrainte.

– Monkey Business Images / Shutterstock.com

Identifier et accompagner les populations à risque

Si tous les groupes sociaux semblent malheureusement concernés, l’étude isole un risque plus élevé pour les femmes noires, nées à l’étranger, disposant de moins de ressources, et moins éduquées. L’autre vocation de cette étude est également de définir les problèmes de santé liés à l’abus auxquels les femmes agressées se verront confrontées, afin de faciliter la prévention d’un certain nombre de comportements à risque.

Ainsi, les femmes ayant subi un premier rapport sexuel forcé seraient plus susceptibles d’être confrontées à une grossesse non désirée que les femmes consentantes, mais également d’avoir recours à un avortement une fois dans leur vie. Au-delà de l’impact social de ces agressions, les risques de contracter des problèmes de santé sont plus nombreux pour ces femmes, que ceux-ci soient d’ordre gynécologique ou généraux. Ainsi, elles seraient plus exposées à souffrir de maux tels que l’endométriose, de maladies pelviennes inflammatoires, ou de problèmes d’ovulation ou lors de leurs règles.

De plus, elles seraient sujettes à une consommation de drogues plus importante et à davantage de problèmes mentaux. En plus d’une profonde refonte des mentalité aux Etats-Unis, les auteurs de l’étude plaident également pour renforcer les politiques publiques de lutte contre les violences sexuelles, afin d’aider les femmes d’agressions sexuelles à se reconstruire malgré le traumatisme. Un résultat qui ne sera possible qu’en offrant aux victimes un véritable exutoire, mais également en opérant dans le pays un virage sociétal radical sur la question des agressions sexuelles, et en leur garantissant enfin un véritable accompagnement médico-social sur le long terme

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  • Quel titre malhonnête l’article se contredit lui même.. Et puis les états unis devant des pays où les femmes n’ont même pas le droit de vote ni de choisir le mari c’est juste une blague. Sans compter les fausses accusations de viol de #metoo
    Un peu plus de neutralité comme en ont fait preuve les articles qui ont parlé de cette étude il y a quelques jours déjà aurait été plus approprié