Alors que les scientifiques estimaient jusqu’à présent que les plésiosaures évoluaient quasi exclusivement dans des environnements marins, de nouvelles analyses fossiles donnent davantage de poids à l’idée que certaines de ces créatures préhistoriques vivaient également en eau douce.
Des similitudes frappantes
Groupe de reptiles aquatiques préhistoriques, les plésiosaures possédaient un long cou, une petite tête et quatre nageoires semblables à des pagaies. Ayant existé pendant environ 150 millions d’années, ces derniers se sont éteints en même temps que les dinosaures non aviens, il y a 66 millions d’années environ.
Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Cretaceous Research, des chercheurs des université de Bath, Portsmouth et Hassan II ont analysé les fossiles de plésiosaures mis au jour dans le lit d’un ancien système fluvial vieux de 100 millions d’années de la région de Kem Kem, plateau rocheux situé à la frontière maroco-algérienne où les restes de nombreux dinosaures ont été découverts au fil des décennies.
Ceux-ci comprenaient des os et des dents d’un Leptocleididae adulte de 3 mètres de long ainsi qu’un os de membre antérieur d’un juvénile mesurant environ 1,5 mètre. L’usure des dents s’est révélée similaire à celle du redoutable spinosaure, dinosaure carnivore semi-aquatique contemporain des plésiosaures trouvé dans le même système fluvial, ce qui suggère que de telles créatures consommaient le même type de poissons blindés.
« Ils auraient pu évoluer dans ce type de cours d’eau pendant des périodes prolongées, voire y vivre en permanence, au lieu de quitter très occasionnellement l’océan et de les remonter pour des visites éclair », estiment les chercheurs. « À un certain niveau, de telles découvertes rendent l’existence passée du monstre du loch Ness plausible. »
« À l’avenir, nous trouverons peut-être d’autres fossiles qui viendront confirmer de telles suppositions »
Si les restes de Leptocleididae avaient également été découverts dans des gisements fossiles d’eau saumâtre ou d’eau douce, les auteurs de l’étude rappellent que l’existence passée de plésiosaures purement d’eau douce est encore loin d’être certaine. Quoi qu’il en soit, le nombre relativement important de dents mises au jour jusqu’à présent dans de tels environnements suggère une présence prolongée.
« De nombreuses personnes se demandent comment les paléontologues peuvent établir avec certitude le profil d’animaux s’étant éteints il y a des millions d’années. La réalité est que nous ne le pouvons pas toujours », souligne Nick Longrich, auteur principal de l’étude. « Tout ce que nous pouvons faire, c’est émettre des hypothèses éclairées sur la base des informations dont nous disposons. À l’avenir, nous trouverons peut-être d’autres fossiles qui viendront confirmer de telles suppositions. »
Par Yann Contegat, le
Source: New Atlas
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Catégories: Actualités, Histoire