Longtemps jugée absurde par la communauté scientifique, l’hypothèse voulant que les plantes ayant des liens de parenté coopèrent plus efficacement afin d’assurer leur survie et leur développement tend à être démontrée par de nouvelles recherches. Ces adaptations pourraient notamment permettre d’optimiser la croissance des cultures.
Les plantes partageant des similitudes génétiques coopèrent plus efficacement
Alors que l’on pensait que les valeurs familiales concernaient uniquement les êtres vivants dotés d’un système nerveux, de nouveaux travaux semblent démontrer que les plantes sont également dotées d’un fort sens de la famille. Considérée comme peu crédible il y a encore une dizaine d’années, l’entraide entre espèces végétales génétiquement proches a été théorisée pour la première fois par Susan Dudley, de l’Université Mcmaster au Canada, et représente, au même titre que pour les animaux, un avantage évolutif.
En 2007, la chercheuse avait étudié une espèce nord-américaine (Cakile edentula), et déterminé que la plante adaptait sa croissance lorsqu’elle cohabitait aux côtés d’autres individus avec lesquels elle partageait des liens de parenté. Susan Dudley avait en effet observé que la plante occupait moins d’espace afin de limiter ses besoins en ressources et de les partager avec ses proches, mais ses travaux avaient reçu de nombreuses critiques négatives de la part de la communauté scientifique.
La scientifique canadienne avait à l’époque déclaré : « Nous devons reconnaître que les plantes ne détectent pas seulement s’il fait clair ou sombre ou si elles ont été touchées, mais aussi avec qui elles interagissent ».
Une stratégie d’entraide qui décuple le rendement des cultures
Toutefois, il semble que les nombreuses recherches menées depuis crédibilisent de plus en plus l’hypothèse voulant que les végétaux se soucient de leurs pairs les plus proches génétiquement, en matière de croissance, de défense ou de reproduction. Récemment, une équipe composée de scientifiques suisses et espagnols a réalisé une expérience sur un crucifère espagnol et constaté que les pots contenant des plantes génétiquement proches présentaient une floraison plus importante, les rendant plus attractives pour la pollinisation.
En 2015, une équipe de chercheurs de l’Université de Bueno Aires avait étudié l’Arabette des dames et déterminé qu’elle réduisait la taille de ses feuilles pour éviter de faire de l’ombre à ses voisines, lorsqu’elle partageait avec elles un lien de parenté. Une constatation similaire avait été faite chez les tournesols apparentés, qui produisaient alors 47 % d’huile supplémentaires. Ces résultats avaient à l’époque poussé une équipe chinoise à optimiser le rendement des cultures de riz en faisant pousser uniquement des plants possédant un lien de parenté.
Dans les mois qui viennent, Les chercheurs vont approfondir leurs recherches afin d’obtenir une explication claire sur les mécanismes régissant la communication entre les plantes de la même famille génétique.
Par Yann Contegat, le
Source: Trust My Science
Étiquettes: plantes, cooperation, entraide, parente, famille, genetique
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