— Willyam Bradberry / Shutterstock.com

Selon des chercheurs, les espèces rares d’animaux et de végétaux s’organisent entre elles afin de lutter contre les espèces plus fortes. Ainsi, pour garantir leur survie et maintenir une forme de biodiversité, ces espèces se réunissent en groupes isolés ou ghettos.

Deux théories controversées

Au cœur des multiples écosystèmes de notre planète, une compétition féroce existe entre les animaux et les végétaux. Selon le principe d’exclusion compétitive, le principe de Gause ou encore la théorie de Darwin, deux mêmes espèces ne peuvent pas cohabiter dans le même lieu. Sur le papier, les espèces rares seraient donc chassées par celles plus performantes dans un environnement compétitif.

Cependant, selon Joaquin Calatayud, chercheur à l’université d’Umea en Suède, ce schéma ne se produit pas forcément dans la nature. Les espèces rares peuvent former des communautés afin de décupler leurs chances de survie. Pour ce faire, les espèces rares (qu’elles soient animales ou végétales) disposent de deux moyens. Elles peuvent s’entraider quand le besoin se fait sentir ou se rassembler dans des micro-habitats. Ainsi, les espèces rares font exception au principe d’exclusion compétitive.

Les résultats des études menées

Selon un article publié dans la revue Nature Ecology & Evolution, les espèces faibles ou moins compétitives arrivent à subsister malgré leur classification en tant qu’espèce rare. Dans le cadre de leur étude, les chercheurs des universités Umea de Suède et UNIGE de Genève ont observé de nombreuses espèces rares à travers le monde. Près de 300 communautés de plantes, insectes, coraux et mousse ont été scrutées. Il a alors été constaté que dans 90 % des cas, les espèces dominantes pouvaient cohabiter avec les espèces rares.  

Le plus gros des résultats a d’ailleurs pu être prouvé sur un endroit précis : les récifs coralliens de l’île de Tikus en Indonésie. En effet, ces derniers abritent l’un des exemples les plus parlants de cohabitation entre espèces dominantes (cnidaria) et espèces rares (corail de feu ramifié, bouclier corail champignon…) de corail. Ainsi, pour ne pas être exclus par les coraux dominants, les coraux rares poussent les uns à côté des autres, en ghettos.

Selon Markus Stoffel, on ignore encore les mécanismes conduisant les espèces rares à se regrouper en ghettos, mais les recherches continuent. Quoi qu’il en soit, les résultats de cette étude peuvent avoir des impacts considérables sur notre compréhension concernant le rassemblement des communautés écologiques.

S’abonner
Notifier de
guest

0 Commentaires
Inline Feedbacks
View all comments