L’analyse approfondie d’une pirogue maya trouvée dans un cénote proche de l’ancienne cité de Chichén Itzá suggère qu’elle aurait été utilisée à des fins rituelles il y a plusieurs siècles.
Pirogue rituelle
Initialement découverte en 2021 par des plongeurs explorant un puits sous-marin de la péninsule du Yucatán, l’embarcation reposait à environ 4,5 mètres sous la surface et était entourée de nombreux restes humains et animaux. Le récent examen de ces 38 témoignages a permis l’identification d’un métatarse humain appartenant à un individu féminin ainsi que des os de tatou, de chien, de dindon et d’aigle.
Selon les archéologues, l’abondance des restes de tatou et la présence d’un os de pied humain indiquent que la pirogue a été placée intentionnellement par les Mayas à l’intérieur de la cavité souterraine, avant qu’elle ne soit inondée, dans le cadre d’un ancien rituel.
« Nous pensons que ces restes de tatous, qui sont d’habiles nageurs capables de retenir leur souffle et d’utiliser leurs pattes griffues pour se propulser sous l’eau, constituaient une allusion à l’entrée de cet animal dans le monde souterrain, compte tenu de la conception maya des grottes et cénotes inondés et semi-inondés comme des portails vers cet espace cosmogonique », expliquent-ils dans un communiqué.
Maya canoe surrounded by animal and human bones found in ‘portal to the underworld’ in Mexico https://t.co/9o6n19ZGTb
— Live Science (@LiveScience) July 3, 2023
Une hypothèse appuyée par la représentation de tatous utilisés comme « tabourets des dieux » sur des céramiques mayas précédemment mises au jour, et l’existence d’une divinité à tête de jaguar (probablement le seigneur des enfers Metnal) portant une cape dont les motifs rappelaient ceux de la carapace de cet atypique mammifère sud-américain.
Une proue et une poupe anormalement lourdes
Le fait que l’embarcation d’un peu plus de deux mètres de long possède une proue et une poupe anormalement lourdes, qui auraient largement compliqué la navigation de leurs hypothétiques utilisateurs dans des courants rapides, renforce également l’idée qu’elle avait principalement une fonction symbolique.
Si l’analyse initiale d’échantillons de bois avait suggéré que la pirogue datait de 830 à 950 de notre ère, l’utilisation de la radiodatation au carbone 14 a révélé qu’elle remontait au début du XVIe siècle, correspondant à l’arrivée des conquistadors espagnols dans la région.
Ces dernières semaines, d’importantes découvertes archéologiques concernant la fascinante civilisation maya ont été réalisées. Notamment la mise au jour d’une ancienne cité au cœur de la jungle mexicaine, ainsi que la statue d’une divinité de la mort.
