Des archéologues ont récemment fait la découverte d’une importante quantité de pierres semi-précieuses. Selon ces chercheurs, celles-ci appartenaient à des baigneurs romains.
Des pertes douloureuses pour leurs propriétaires
Non loin du mur d’Hadrien à Carlisle, de magnifiques gemmes appelées intailles datant du deuxième et troisième siècle ont refait surface. À l’époque, les vols de bijoux étaient fréquents dans les bains de vapeur. On dissuadait alors les voleurs à travers des tablettes de malédiction. Les inscriptions disaient : « Tant que quelqu’un, qu’il soit esclave ou libre, garde le silence ou sait quoi que ce soit à ce sujet, il peut être maudit dans le sang, les yeux et tous les membres et même avoir tous les intestins complètement rongés s’il a volé l’anneau. »
Les baigneurs ne s’imaginaient probablement pas qu’ils perdraient accidentellement leurs joyaux. Les pierres fixées à l’aide de colle végétale à leur sertissage tombaient sous l’effet de la chaleur des saunas et partaient dans les canalisations lors du nettoyage. On peut ensuite imaginer la contrariété de ces personnes au moment précis où elles se rendaient compte de cette perte.
De précieuses découvertes
Pas moins de 30 pierres semi-précieuses ont été découvertes derrière le mur d’Hadrien. Des intailles d’environ 5 à 16 mm, dans une variété de formes et dont certaines possédaient même des symboles gravés. Les archéologues ont été émerveillés par ce travail minutieux.
Les chercheurs ont notamment trouvé une améthyste à l’effigie de la déesse Vénus, tenant ce qui pourrait être un miroir ou une fleur. Parmi les joyaux trouvés, il y avait aussi un jaspe rouge-brun à l’image d’un satyre allongé paisiblement sur des rochers. Les intailles incluaient également des symboles militaires, dont une représentation du dieu Mars armé d’une lance et une souris représentative de la fertilité grignotant une branche.
L’histoire raconte que les baigneurs romains portaient ces bijoux pour affirmer leur richesse. Enfin, les fouilles archéologiques ont également permis de retrouver 40 épingles à cheveux de femmes et 35 perles de verre provenant probablement d’un collier.
« Le métal se dilate. Si la pierre n’est pas correctement fixée, elle peut tomber, comme c’est le cas aujourd’hui avec les gens qui se baignent. J’imagine que les pierres précieuses récupérées du drain se sont accumulées au fil du temps, et il faut se rappeler que beaucoup de gens ont utilisé ces bains », a déclaré le professeur Martin Henig, un expert en art romain de l’université d’Oxford.