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Découverte d’une fausse pièce de monnaie romaine avec des fautes d’orthographe

Elle a été trouvée grâce à un détecteur de métaux

Fausse Piece
Image d’illustration © Classical Numismatic Group, Inc. / Wikimedia Commons

Récemment découvert près de la ville d’Attleborough, dans le Norfolk (Angleterre), un pendentif en or a suscité l’étonnement des archéologues. Ce bijou, fabriqué à la fin du Ve ou au début du VIe siècle de notre ère, est une imitation d’une pièce de monnaie romaine datant du IVe siècle, appelée solidus. Il illustre une époque de transition marquée par la chute de l’Empire romain et l’émergence des sociétés anglo-saxonnes en Angleterre.

Une imitation d’une pièce de monnaie romaine

Il y a environ deux ans, grâce à un détecteur de métaux, un objet particulier a été trouvé : un pendentif en or. Il était fait pour ressembler à un solidus, un type de pièce romaine qui a été utilisé pour la première fois au quatrième siècle de l’ère chrétienne. La pièce n’était cependant pas un véritable solidus. Selon Hannah Kate Simon, il s’agissait plutôt d’une contrefaçon d’une pièce romaine. Elle a été créée par le peuple communément appelé les Anglo-Saxons et date de la fin du cinquième ou du début du sixième siècle de notre ère.

L’objet est particulièrement remarquable car il était destiné à être porté comme bijou. Une boucle en or fixée sur le pendentif permet de penser qu’il s’agissait d’un accessoire personnel. Adrian Marsden, numismate du service d’identification et d’enregistrement du conseil du comté de Norfolk, explique à Katy Prickett de BBC News que cela le rend « très inhabituel ». Bien que des pièces de monnaie romaines aient parfois été transformées en pendentifs, celui-ci a été fabriqué de manière totalement originale. 

L’iconographie et les erreurs d’inscription

Le pendentif imite une pièce qui aurait porté le portrait de l’empereur romain Honorius, qui régna de 393 à 423. Sur l’une des faces, on reconnaît un buste de l’empereur, portant une armure et un diadème. L’autre face représente une figure tenant un drapeau orné d’une croix, un symbole chrétien. 

Cette représentation est inhabituelle, car elle émane d’un contexte où le christianisme était devenu dominant dans l’Empire romain. Il a été fabriqué par des artisans vraisemblablement païens, qui ont choisi de copier une pièce d’une époque où le christianisme était la religion dominante de l’Empire romain.

En outre, l’inscription sur l’objet présente une erreur manifeste. Alors que le solidus romain authentique portait la mention « RESTITVTOR REIPVBLICAE » (le restaurateur de la république), l’imitation retrouvée arbore une version mal orthographiée : « STITVTOR EIPVBLICAE ». Cette faute de frappe n’a probablement pas eu de signification pour ses créateurs, qui semblaient davantage intéressés par l’imitation que par la précision des détails.

Un lien avec l’histoire ancienne

Cette imitation pourrait refléter un désir des Anglo-Saxons de se connecter à une époque révolue, celle de l’Empire romain, que la région avait connue entre 43 et 410 après J.-C. En effet, à cette période, les Anglo-Saxons commençaient à s’installer en Angleterre, et il est possible qu’ils aient voulu s’inspirer des symboles et objets de l’ancienne domination romaine.

Après sa découverte, le pendentif a été classé comme un « trésor » selon les lois britanniques qui protègent les artefacts historiques. Ce statut permet de conserver l’objet dans des institutions culturelles, où il pourra être étudié et admiré. Selon les règles, ces objets doivent être conservés et ne peuvent pas être vendus à des enchérisseurs privés. Un musée devrait acquérir ce pendentif en or pour ses collections.

Par ailleurs, en Norvège, la découverte d’une pièce d’or byzantine représentant Jésus intrigue les archéologues.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: Smithsonianmag

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