À la fin des années 80, Sega cherche à faire ce que Nintendo ne réussit pas à produire. Même si Dragon Quest mérite ses lauriers pour avoir popularisé le genre du RPG, Phantasy Star proposait un monde plus profond et une durée de vue plus grande que son concurrent. Le premier jeu en 1987 engendre une tradition qui deviendra l’identité même de la franchise : mélanger l’heroic fantasy et la science-fiction.
Depuis longtemps déjà, le système d’Argol est gouverné par le roi Lassic. Mais lorsque le roi embrasse une nouvelle religion, son comportement change du tout au tout. Son règne devient sévère et impitoyable, au bord de la cruauté. Des mouvements de rébellion fleurissent partout dans son royaume. Première chose surprenante avec Phantasy Star, notre protagoniste est une jeune femme et non un homme. Après une introduction captivante, on fait cependant d’abord connaissance avec son frère, Nero, un chef de la rébellion. Ce dernier est aux portes de la mort et confie à sa soeur qu’il souhaitait découvrir la vérité sur les agissements de Lassic.
Lorsque Nero expire son dernier souffle, notre héroïne Alis jure de venger son frère. La dernière chose que son frère lui dira est de chercher l’aide d’un certain Odin. C’est ainsi que démarre la quête de Phantasy Star. Elle fera rapidement la connaissance de Myau, une créature semblable à un chat à la différence qu’il peut parler et qu’il porte autour du cou une fiole d’une potion rarissime. Et devinez qui va avoir besoin de ladite potion ? Le fameux Odin. Le grand guerrier fut transformé en statue et c’est justement ce que soigne l’alsuline détenue par Myau. Une fois remis de sa pétrification, il reprend son fusil et vous accompagne dans votre quête.
Le dernier à venir dans votre équipe, c’est Noah, un magicien mystérieux à la puissance phénoménale. Si le synopsis et les personnages sont des archétypes du genre, le vrai plaisir de Phantasy Star était de faire voyager le joueur sur différentes planètes. On traverse des cartes, on visite des villages et on complète des donjons comme dans n’importe quel RPG, mais pour la première fois, l’un d’entre eux propose des environnements variés avec leur propre culture et identité. Cela enrichissait véritablement l’expérience de jeu puisque le joueur avait vraiment l’impression d’explorer de nouvelles régions.
Avoir trois planètes à explorer dans un RPG en 1987 ? Du jamais vu. On commence avec Palma, connue pour ses trois continents envahis par la végétation et ses deux gros massifs montagneux. C’est là que commence l’aventure et d’où viennent vos héros. Le joueur voyagera ensuite sur Motavia, une planète désertique gigantesque avec une mer géante unique en son centre. Enfin, le vaisseau spatial de l’équipe nous emporte sur Dezoris, la planète de glace où les habitants survivent grâce à la technologie, mais vivent toujours dans des igloos.
En progressant dans l’aventure, on découvre l’existence d’une quatrième planète : Rykros. Celle-ci est particulière puisque son orbite elliptique lui fait uniquement visiter les autres planètes une fois tous les mille ans. Des paysages variés qui restent cependant graphiquement inégaux. Si les combats du point de vue de vos personnages (comme Dragon Quest) sont fins et bien animés et que les donjons comportent même des éléments en 3D, beaucoup d’écrans réutilisent sans cesse les mêmes éléments et peuvent paraitre répétitifs.
Phantasy Star était déjà considéré comme l’un des meilleurs jeux de la Sega Master System, mais le passage du temps n’a fait que renforcer son statut de chef-d’oeuvre et pionnier du genre. Il faut dire que le jeu avait tout pour lui : une aventure d’envergure, le respect d’une tradition et d’une formule qui fonctionne, des graphismes impeccables, une variété d’environnements, des personnages attachants et un brin d’humour. Phantasy Star est également le premier à avoir sorti le RPG du carcan de l’heroic fantasy pour y intégrer de la science-fiction.
Dans Phantasy Star, on grille des dragons avec des lasers et on explose des robots avec de la magie. Une équipe de guerriers et de magiciens qui voyage au sein d’un système solaire pour y traquer une entité maléfique. Un mélange incroyablement novateur pour son époque, marquant des milliers de joueurs et permettant le développement de plusieurs suites et de séries spin-off. Quelle planète du système Argol vous fait le plus rêver ?
Par Florent, le
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