— Tessa Palmer / Shutterstock.com

Des scientifiques britanniques ont constaté que les bourdons qui recevaient une dose de caféine étaient plus à même de se souvenir de l’odeur de certaines fleurs, et plus performants dans la recherche et la récolte du nectar.

Un mystère tenace

Au fil des années, plusieurs études avaient montré que les abeilles avaient une préférence pour les fleurs dont le nectar était naturellement caféiné (café, agrumes…), mais les chercheurs n’avaient pas été en mesure de déterminer si la substance augmentait leurs performances, ou si le penchant marqué des insectes pour celle-ci avait tendance à les rendre plus actifs lorsqu’ils la repéraient.

Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Current Biology, Sarah Arnorld et Jan-Hendrik Dudenhöffer, de l’université de Greenwich, ont mené différentes expériences afin d’en savoir plus, et constaté que la caféine semblait améliorer les capacités d’apprentissage et de mémorisation des bourdons, même lorsque les fleurs choisies n’en contenaient pas.

Les scientifiques ont créé une odeur synthétique de fleur de fraisier, ne contenant pas naturellement de caféine, et l’ont associée à de l’eau sucrée pour nourrir les bourdons de laboratoire dans leur nid. Une petite dose de caféine insipide à été ajoutée au nectar dans environ 50 % des nids, tandis que les spécimens du groupe témoin avaient accès à de l’eau sucrée non parfumée.

— Cornel Constantin / Shutterstock.com

Le jour suivant, Dudenhöffer a laissé les insectes explorer une zone abritant huit plantes-robots, qui distribuaient du nectar synthétique chaque fois que les bourdons se posaient dessus. La moitié des dispositifs émettaient une odeur de fleur de fraisier, et l’autre moitié une odeur de linalol, caractéristique de nombreux types de fleurs, mais pas des fraisiers. Si l’ensemble des robots offraient un nectar sucré, aucun ne contenait de caféine.

Des différences significatives

Les spécimens qui avaient été nourris avec de l’eau sucrée neutre dans leur nid n’ont montré aucune préférence pour l’une ou l’autre des plantes-robots, visitant celles qui émettaient une odeur de fleur de fraisier environ la moitié du temps. Cette fréquence se révélait légèrement plus élevée chez les insectes nourris avec un nectar de fleur de fraisier dépourvu de caféine, qui jetaient leur dévolu sur les robots émettant une telle odeur environ 60 % du temps.

De leur côté, les bourdons nourris avec du nectar agrémenté de caféine ont montré une préférence plus marquée pour les robots émettant une odeur de fleur de fraisier, les visitant dans 70 % des cas, et devenaient également plus performants dans la recherche et la récolte du nectar à mesure qu’ils butinaient. Selon l’équipe, de tels résultats suggèrent que les insectes exposés à ce mélange associaient l’odeur synthétique de la fleur de fraisier à une bonne expérience, et s’en souvenaient durablement.

« D’un point de vue pratique, nous pourrions utiliser une telle approche afin de pousser les abeilles à se concentrer sur les cultures plutôt que les plantes nuisibles ou les fleurs sauvages », conclut Arnold.

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