Si les tests de quotient intellectuel sont largement répandus pour mesurer une certaine forme d’intelligence des êtres humains, il en existe aussi pour mesurer d’autres facettes de l’intelligence. Des scientifiques ont notamment utilisé le « O » pour mesurer la capacité de perception, et voici comment ça marche.
Une nouvelle mesure qui se base sur les capacités de perception
La capacité de prise de décision peut être très variable d’une personne à une autre, et dans ce domaine, certains sont meilleurs que d’autres. Selon une étude réalisée par une équipe de chercheurs de l’université Vanderbilt, une capacité à prendre de meilleures décisions est fortement corrélée à une meilleure capacité à discriminer les choses et les faits de manière perceptive. Les chercheurs ont notamment nommé cette capacité de percevoir et de reconnaître les objets la capacité « O ».
Cette capacité « O » diffère des autres types de mesure de l’intelligence – comme le QI ou le score SAT (Scholastic Assessment Test) – dans la mesure où elle ne tient pas compte de facteurs additifs qui peuvent avoir une influence sur la capacité de perception et de prise de décision. Parmi ces facteurs, nous pouvons notamment citer l’éducation et l’expérience. Autrement dit, la capacité « O » peut être conçue comme le niveau brut de l’intelligence perceptive, sans valeur ajoutée.
En mesurant cette capacité, on peut ainsi déterminer quels sont les individus dotés de capacités cognitives élevées, et donc les individus les plus susceptibles d’être performants dans leur domaine d’activité. Car il est important de souligner que les études, les formations et même l’expérience ne peuvent pas garantir qu’une personne qui exerce une profession donnée puisse avoir de hauts niveaux de performance dans les spécialisations qui reposent sur des compétences perceptives.
Un nouvel outil de mesure pour réduire les inégalités
Pour pouvoir déterminer si la capacité « O » existe vraiment, les chercheurs ont recruté 246 personnes. Plus précisément, les chercheurs ont essayé de savoir si tout le monde était sur un pied d’égalité en ce qui concerne la capacité de perception. Pour ce faire, chaque participant a été soumis des tests pour mesurer ses capacités perceptives face à des objets qu’il n’avait jamais vus auparavant. Plus précisément, les chercheurs ont effectué des tests en réalisant plusieurs tâches avec six catégories d’objets artificiels générés par ordinateur.
Il leur a notamment été demandé de se souvenir et de reconnaître des objets, de les associer ou de porter des jugements sur certaines de leurs parties. Les résultats des tests ont montré que tout comme la capacité cognitive, la capacité de perception était très variable d’un individu à un autre. En affinant les résultats avec des méthodes statistiques couramment utilisées dans les tests d’intelligence, il a aussi été constaté que plus de 89 % des différences entre les performances dans les différentes tâches pouvaient s’expliquer par une capacité générale de perception, la capacité « O ».
Face aux résultats de leur étude publiée dans la revue Psychological Review, les chercheurs ont souligné l’importance de prendre en compte les capacités de perception – notamment dans les milieux professionnels – dans la mesure où cela permettrait de réduire les inégalités.