Récemment dans le Kent, en Angleterre, une chasseuse de métaux britannique a fait une découverte très particulière. En effet, à l’aide de son détecteur de métaux, elle a trouvé un pendentif en argent de forme phallique datant de l’Antiquité romaine. Si une telle découverte est déjà rare, les pendentifs de ce style le sont encore plus.
Description du pendentif
Quelques précisions sur ce pendentif en forme de pénis pour commencer : il mesure environ 3,1 centimètres de long, avec un petit anneau au sommet dans lequel passait à l’époque la ficelle du collier. Nous pouvons situer sa création à l’époque où les Romains contrôlaient l’Angleterre, entre 42 et 410 après Jésus-Christ. Ce pendentif a également une valeur d’amulette, à savoir qu’il est censé protéger la personne qui le porte.
Le bijou découvert dans le Kent fut porté il y a environ 1 800 ans. À cette époque, hommes, femmes, enfants et même animaux romains portaient des pendentifs de forme phallique. De nombreux auteurs romains de l’Antiquité, et parmi eux Pline l’Ancien, mentionnent l’existence de ces bijoux de forme phallique et leurs pouvoirs.
Les pouvoirs du phallus et de ses représentations à l’Antiquité
Dans l’Antiquité romaine, on pensait que de tels pendentifs avaient pour vertu de protéger celui ou celle qui le portait du malheur. En effet, à cette époque, on accordait un grand pouvoir au phallus et à ses représentations, pouvoir sans aucun doute renforcé dans le cas de ce pendentif par sa composition en argent, un métal de meilleure qualité que l’alliage de cuivre usuellement utilisé pour créer ces pendentifs.
Dans son ouvrage Histoire naturelle, Pline l’Ancien estime que le phallus est l’incarnation de Fascinus, le gardien des enfants et des généraux. La mention de ces pendentifs phalliques est également faite par Varro qui évoque dans De la langue latine « un certain objet indécent qui est accroché au cou des garçons pour empêcher qu’il leur arrive du mal… ». La fiabilité de ces écrits a été prouvée grâce à de nombreuses preuves archéologiques, comme la découverte en 2015 de cinq pendentifs en forme de « poing » et de phallus dans une même tombe d’enfant à Catterick, ou bien d’une amulette en forme de phallus trouvée dans la tombe d’un autre à Colchester.
Le choix de l’argent pour réaliser un tel bijou
Comment cependant interpréter le choix de l’argent pour réaliser un tel bijou, alors qu’ils étaient le plus souvent en cuivre ? Les chercheurs font l’hypothèse que le propriétaire du bijou était très riche, ce qui lui aurait permis de s’offrir ce pendentif également destiné à être un « objet d’exposition » selon Rob Collins, chef de projet et coordinateur de recherche à l’université de Newcastle.
De nombreux pendentifs en forme de pénis ont de fait été trouvés au sein de la Grande-Bretagne anciennement romaine, mais dans la majorité des cas, ils étaient faits à partir d’un alliage de cuivre, déclare Lori Rogerson, agent de liaison des découvertes au Portable Antiquities Scheme (PAS), dans un compte-rendu.
Cette amulette a été découverte le 31 décembre 2020 par Wendy Thompson, qui a rapidement signalé sa découverte au Portable Antiquities Scheme, un programme géré par le British Museum et le National Museum du pays de Galles. Aujourd’hui, le bijou est encore en cours d’examen et suit la procédure d’enregistrement des trésors, exigée par la loi britannique. Il fera sans aucun doute bientôt partie de la collection d’un musée.
Par Jeanne Gosselin, le
Source: Live Science
Étiquettes: antiquité romaine, angleterre, phallus, pendentif
Catégories: Actualités, Histoire