Une famille se promène via Shutterstock
Alors qu’on référence plus de 6 000 langues sur Terre, et des centaines de milliers de mots et de sons différents, il y en a certains qui ne changent (presque) pas d’un dialecte à l’autre. Ceux qui sont utilisés pour nommer nos parents. « Papa », « maman », voilà des mots qui sont communs à beaucoup de civilisations, comme si les humains avaient en eux cette capacité à produire un son identique pour appeler ceux qui les ont mis au monde ou qui les élèvent. La grande question est donc, pourquoi ?
Oui, pourquoi ? C’est cette interrogation que s’est posé le site The Atlantic. En relevant, par exemple, que le mot « chien », se dit « dog » en anglais, « gou » en chinois, ou encore « sobaka » en russe, l’auteur se demande quel miracle d’évolution linguistique fait que l’on retrouve quasiment les mêmes phonèmes pour papa et maman. En effet, Italiens, Espagnols ont « Mamma » et « Babbo » ,« mamá » et « papá », il en va de même pour nos cousins germains. Alors jusqu’ici on voit bien le point commun entre toutes ces langues, elle dérivent de la base indo-européenne, qui trouve sa base dans les plaines de l’Ukraine préhistorique.
Pourtant même chez les Gallois, qui ont une langue que d’aucuns pourraient prendre pour la langue du Mordor – jugez plutôt le nom chantant de cette petite localité : « Llanfairpwllgwyngyllgogerychwyrndrobwllllantysiliogogogoch » – eh bien les mots maman et papa donnent «mam» et «tad». Même les habitants des Fidji disent « nana » et « tata ».
En 1959, l’anthropologue américain Georges Murdock compare plus de 1000 mots signifiant « papa » et « maman », issus des 474 langues ayant des racines différentes. Il en résulte que plus de 50 % des mots utilisent les sons « me-ma-mo, na, ne ou no » pour le mot « mère » et dans des proportions identiques, les sons « pa, po, ta ou to » pour le mot « père ».
On pourrait penser que toutes les langues du monde puissent avoir un ancêtre commun, peut-être un peuple qui aurait été à la base de tout langage, mais cela relèverait de la métaphysique. L’explication est en fait bien plus « simple », certains sons sont plus faciles à produire que d’autres pour un nouveau-né, comme la voyelle « a ». Puis quand bébé joue avec ses cordes vocales et sa bouche, il n’a qu’à fermer ses lèvres pour donner le son « m », il en va de même pour le « p » ou le « b ».
Des mains d’enfant via Shutterstock
Arrivés à l’âge adulte et devenant eux-mêmes des parents, ces (anciens) bébés inculquent ensuite à leur propre progéniture ces mots. Et voilà comment se perce un grand mystère de l’humanité. Et vous ? Vous souvenez-vous des premiers mots de votre enfant ?
Par Louis Royer, le
Source: The Atlantic