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En Chine, des outils vieux de 300 000 ans bouleversent notre compréhension du Paléolithique

Ces 35 artefacts en bois ont été attribués aux mystérieux Dénisoviens

Des archéologues effectuent des fouilles.
Image d’illustration — © Jillabus / Wikimedia Commons

Dans le sud-ouest de la Chine, des archéologues ont mis au jour un remarquable ensemble d’outils en bois préhistoriques. Vieux d’environ 300 000 ans, ils ont été attribués aux Dénisoviens.

Nouvel éclairage

Ces découvertes significatives sont intervenues lors des fouilles du site lacustre de Gantangqing. Les 35 artefacts mis au jour présentaient des signes clairs de façonnage par des mains humaines (marques de taille, nœuds intentionnellement lissés…). La datation de la couche de sédiments dans laquelle ils se trouvaient a permis de situer leur fabrication entre 361 000 et 250 000 ans.

Si le nombre remarquablement faible d’objets datant de cette période trouvés en Asie de l’Est a longtemps suggéré un « retard technologique » conséquent sur l’Europe, ces découvertes bouleversent notre compréhension du Paléolithique dans cette partie du globe.

Les formes de ces outils, bien conservés et essentiellement taillés dans du pin, suggèrent qu’ils étaient utilisés pour bêcher le sol et sectionner des racines. Selon les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Science, ils illustrent la vie des premiers hominidés à évoluer dans des environnements subtropicaux, qui consommaient essentiellement des végétaux quand la chasse de grands mammifères constituait le principal moyen de subsistance de leurs homologues vivant dans des régions plus froides.

« Il apparait que les anciens humains de Gantangqing exploitaient de manière stratégique les ressources locales », estime le professeur Bo Li. « Ils se rendaient probablement sur les rives du lac, emportant avec eux des outils adaptés à l’extraction de tubercules, de rhizomes ou de bulbes souterrains. Les fragments de végétaux anciens trouvés sur le site indiquent qu’ils consommaient également des noix et différents fruits. »

Des témoignages probables des Dénisoviens

Le scientifique attribue ces témoignages remarquables aux Dénisoviens, lignée soeur d’Homo sapiens connue pour avoir cohabité avec Néandertal en Sibérie, suggérant que ces anciens humains possédaient des capacités cognitives et techniques similaires.

« De plus en plus de fossiles de Dénisoviens sont découverts en Asie de l’Est », explique-t-il. « Les restes de Harbin [en Chine] et du plateau tibétain remontent respectivement à plus de 150 000 et 190 000 ans, et ceux mis au jour à Taïwan et au Laos sont également très anciens. Ces éléments laissent penser qu’ils y étaient bien établis au Paléolithique moyen. »

Le mois dernier, le séquençage génétique d’un échantillon de plaque dentaire avait permis de donner un visage aux Dénisoviens.

Par Yann Contegat, le

Source: IFL Science

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