
La découverte de preuves d’occupation humaine remontant à plus d’un million d’années sur l’île indonésienne de Sulawesi renforce l’idée que les ancêtres des anciens hominidés de très petite taille ayant prospéré sur celle de Florès en provenaient.
Artefacts anciens
Différents témoignages montrent que des hominidés étaient bien implantés dans les îles de la Wallacea au Pléistocène. Au cours des dernières décennies, des artefacts vieux d’un million d’années ont été mis au jour sur l’île de Florès, patrie du « Hobbit » Homo floresiensis et voisine de celle de Luzon, où les restes d’un ancien humain de taille similaire, Homo luzonensis, ont été mis au jour.
Les chercheurs supposent depuis longtemps que leurs ancêtres ont voyagé depuis l’île de Sulawesi, à un peu moins de 300 kilomètres au nord de Florès, mais jusqu’à présent, les plus anciens artefacts humains y ayant été mis au jour ne remontaient pas à plus de 194 000 ans. La datation de sept outils en pierre, récemment exhumés d’un champ de maïs dans le sud de Sulawesi, suggère leur fabrication il y a entre 1,04 et 1,48 million d’années. Ce qui appuie un tel scénario.
Si l’on ignore l’identité de l’espèce les ayant façonnés, l’hypothèse dominante est que H. floresiensis descende d’une population d’Homo erectus dont la taille aurait diminué au cours des centaines de milliers d’années suivant son établissement sur Florès, en raison d’un phénomène connu sous le nom de « nanisme insulaire ».
Excavated implements suggest a Homo species arrived on Sulawesi over 1 million years ago, before a nearby island hosted hobbit ancestors.https://t.co/UcnYtdmyMQ
— Science News (@ScienceNews) August 6, 2025
Selon les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Nature, il est peu probable que les ancêtres des « Hobbits » disposaient des capacités cognitives nécessaires à la création de technologies maritimes avancées. La nécessité de traverser des étendues d’eau importantes, pour rallier Sulawesi depuis le continent puis Florès depuis cette dernière, suggère des épopées préhistoriques accidentelles, à l’image des migrations « naturelles » des rongeurs et des primates, dérivant sur des tapis de végétation.
De nombreuses interrogations subsistent
Bien que ces dernières découvertes contribuent à préciser la chronologie de la colonisation humaine de cette partie du globe, de nombreuses questions demeurent.
« Qui étaient-ils, que s’est-il passé après leur arrivée, et lorsque nous avons posé pour la première fois le pied sur cette île, il y a environ 65 000 ans ? », se demande Adam Brumm, de l’université Griffith. « Cette population pionnière était-elle toujours présente à Florès, et, si tel est le cas, quelle était la nature de nos interactions ? »
En début d’année, une étude avait suggéré le rôle central d’une menace très actuelle dans la disparition des mystérieux « Hobbits ».