
Depuis sa détection, le visiteur interstellaire 3I/ATLAS est suivi de près par les astronomes. De nouvelles données indiquent que cette comète massive provient d’une région lointaine, très lointaine, de notre galaxie.
Une comète en provenance du disque épais de la Voie lactée
Confirmée au début du mois, alors qu’elle se trouvait au niveau de l’orbite de Jupiter, la comète 3I/ATLAS se déplace à environ 60 kilomètres par seconde et mesure une vingtaine de kilomètres de diamètre. Il s’agit du troisième objet interstellaire jamais détecté, après l’intrigant astéroïde Oumuamua en 2017 et la comète Borisov en 2019.
Ne présentant aucun danger pour la Terre, elle effectuera son passage le plus proche de notre étoile en octobre prochain. Poursuivant son chemin vers les confins du Système solaire, elle finira par le quitter, pour de bon.
Afin de retracer ses origines, Matthew Hopkins, de l’université d’Oxford, et ses collègues ont utilisé des modèles avancés, basés sur les données du satellite Gaia de l’Agence spatiale européenne, qui a cartographié un milliard d’étoiles dans notre galaxie. La trajectoire et la vitesse de 3I/ATLAS indiquent qu’elle provient du « disque épais ». Vieille d’environ 13 milliards d’années, cette région de la Voie lactée abritant des étoiles remarquablement âgées enveloppe le disque fin, au sein duquel le Soleil orbite.
We continue to follow the new guest of our Solar system!
— Black Hole (@konstructivizm) July 9, 2025
Recall! The interstellar object 3I/ATLAS has burst into our system. This is already the third interstellar object in the history of observations.
Its diameter is about 10-30 km!
And the speed of movement is 61 km/s. pic.twitter.com/zhdCT94ZAO
Selon les auteurs de la nouvelle étude, pré-publiée sur le serveur arXiv, les corps provenant du disque épais se déplacent beaucoup plus rapidement. « Les vitesses d’Oumuamua et Borisov correspondaient à celles attendues pour des objets du disque mince », souligne Hopkins.
Une étoile âgée d’au moins 8 milliards d’années
Ces nouveaux travaux suggèrent que 3I/ATLAS provient du voisinage proche d’un astre vieux d’au moins 8 milliards d’années, soit près de deux fois l’âge du Soleil. « Il pourrait s’agir de la comète la plus ancienne jamais observée », estime M. Hopkins. « On pense que les objets interstellaires sont plus susceptibles d’être éjectés au début de la vie d’une étoile, potentiellement en raison d’interactions gravitationnelles avec des astres vagabonds ou des planètes géantes. »
Les étoiles d’un âge aussi avancé présentent probablement des concentrations de métaux plus faibles que le Soleil, ce qui se traduirait également par une teneur en eau plus élevée pour leurs comètes. Par conséquent, à mesure qu’elle se rapprochera du Soleil, 3I/ATLAS devrait se délester de quantités massives de cet élément.
Il s’agira probablement de sa première « rencontre » avec une autre étoile. « Jusqu’à ce qu’il s’approche de nous, il errait probablement dans l’espace lointain », conclut Hopkins.
Il y a quelques années, un mystère des comètes avait été élucidé après avoir intrigué les scientifiques pendant 90 ans.
Par Yann Contegat, le
Source: New Scientist
Étiquettes: comète, étoile, voie lactée, système solaire
Catégories: Actualités, Espace