Avoir le sens de l’orientation n’est pas un talent que tout le monde possède. D’ailleurs, il semblerait que cette aptitude ne soit pas si commune lorsqu’il s’agit de s’orienter dans une ville. Selon une nouvelle étude à grande échelle, le cerveau humain n’est pas programmé pour nous aider à nous orienter de façon optimale dans les villes.
L’incapacité de choisir les chemins les plus courts
Selon les données de la Banque mondiale, 56,15 % de la population mondiale vivait dans des villes en 2020. Autrement dit, plus de la moitié des êtres humains habitent dans des zones urbaines. Si vivre dans une ville présente de nombreux avantages, les inconvénients sont tout aussi nombreux. Entre la pollution, l’encombrement et le manque d’espace, mener son quotidien dans une ville peut être particulièrement éreintant. Et selon une nouvelle étude réalisée par les chercheurs du MIT, la vie en zone urbaine est notamment compliquée par le fait que le cerveau humain n’est pas optimisé pour s’orienter dans les villes.
Non, il ne s’agit pas d’une nouvelle excuse pour expliquer pourquoi vous êtes souvent en retard. C’est une étude bien réelle portant sur plus de 14 000 individus. Selon la recherche dont les résultats ont été publiés dans la revue Nature Computational Science, notre cerveau n’est pas développé pour calculer et choisir le chemin le plus court. En fait, lorsque nous nous orientons dans les villes, nous avons plus tendance à choisir instinctivement les chemins qui semblent pointer naturellement vers notre destination, et il s’agit rarement du trajet le plus court que nous aurions pu emprunter.
Une telle erreur de calcul provient du fait qu’il est naturel de penser que le chemin le plus court est celui qui se rapproche le plus de la ligne droite. Notons que cette manière de s’orienter est également adoptée par de nombreux animaux, et cela s’appelle la navigation vectorielle. Malheureusement, en tenant compte des nombreux obstacles qui existent dans les villes – les immeubles, les parcs, les aires de stationnement, mais également les obstacles mouvants comme les véhicules et les autres humains –, les chemins qui paraissent se rapprocher le plus du vol d’oiseau ne sont pas toujours les plus courts.
Une manière pour notre cerveau de se consacrer aux tâches les plus importantes
Quant à savoir pourquoi nous notre cerveau préfère choisir le chemin indiqué par la navigation vectorielle, les chercheurs du MIT pensent que cela pourrait être lié au fait que cette méthode nécessite moins de matière grise que le calcul de l’itinéraire le plus court. Ils ont expliqué que c’est peut-être une résultante de l’évolution dont l’objectif est de permettre au cerveau de consacrer plus de puissance à d’autres tâches plus importantes, a rapporté le Daily Mail. En effet, notre cerveau est programmé pour donner la priorité à d’autres tâches – comme surveiller les signaux routiers ou les voitures –, au détriment de la navigation la plus rapide.
« Il semble y avoir un compromis qui permet à la puissance de calcul de notre cerveau d’être utilisée pour d’autres choses – il y a 30 000 ans, c’était pour éviter un lion ; maintenant, c’est pour éviter un SUV dangereux », a expliqué Carlo Ratti, auteur principal de l’étude dans un communiqué. « La navigation vectorielle ne produit pas le chemin le plus court, mais elle est suffisamment proche du chemin le plus court et il est très simple de le calculer », a-t-il ajouté. Les résultats de cette étude sont importants dans la mesure où ils pourraient permettre d’avoir une meilleure compréhension de notre cerveau. Ils pourraient également aider à améliorer les aménagements de nos villes.
Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: Science Alert
Étiquettes: orientation, ville
Catégories: Actualités, Sciences humaines
La majorité des femmes ont un probleme d’orientation spatiale et les hommes temporel.