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Quel était le secret de l’oracle de Delphes, la prêtresse vénérée de la Grèce antique ?

Réputée à travers toute la Grèce Antique pour ses prédictions se révélant d’une étonnante justesse, la Pythie était consultée par tous ceux qui souhaitaient savoir de quoi leur avenir serait fait. Mais quel était donc son secret ?

Il y a plus de 2 000 ans, le temple d’Apollon se dressait fièrement sur le versant occidental du mont Parnasse et accueillait en son sein l’Oracle de Delphes, aussi connue sous le nom de Pythie, dont les sombres prophéties, souvent exprimées en termes cryptiques ou poétiques, fascinaient les habitants de la cité grecque.

Choisie parmi les femmes les plus séduisantes de la région, la Pythie devait être née légitimement, avoir grandi au sein du peuple dans la simplicité et être vierge, son seul et unique époux étant le dieu Apollon.

Les vestiges du temple d’Apollon

De nombreux rois n’hésitaient pas à faire des centaines de kilomètres pour avoir des prédictions sur leur avenir et trouver des réponses à leurs questions. Avant de pouvoir la rencontrer, ces derniers devaient d’ailleurs sacrifier un animal afin d’obtenir les faveurs des dieux.

La Pythie inhalant les vapeurs s’échappant d’une fissure dans le sol du temple

Trois jours avant d’effectuer ses prédictions, la Pythie se préparait en mâchant des feuilles de laurier et en faisant des ablutions. Le jour J, elle entrait dans un état de transe après avoir respiré les vapeurs s’échappant d’une fissure naturelle dans le sol du temple.

Après qu’un terrible tremblement de terre ait détruit le Colosse de Rhodes, ses habitants se rendirent à Delphes et demandèrent à la Pythie s’ils devaient le reconstruire. Cette dernière les mit en garde et le leur déconseilla fortement, ce qui les poussa à croire qu’ils avaient irrité les Dieux et provoqué leur courroux.

Avant la Bataille de Salamine, les Athéniens firent appel à l’Oracle de Delphes afin qu’elle prophétise l’issue de la bataille. Elle évoqua un avenir sombre, ne pouvant être évité que grâce à l’utilisation d’un « rempart de bois », symbolisant pour Thémistocle, homme d’état athénien et fin stratège militaire, l’imposante flotte qui leur permit de remporter la victoire.

Pour les Athéniens, le « rempart de bois » évoquée par la prêtresse symbolise leur flotte

Bien que l’on retrouve de nombreux documents relatant les prédictions de la Pythie, peu évoquent ses phases de transe. L’Oracle de Delphes était-elle vraiment la voix des Dieux ou se laissait-elle aller à des divagations après avoir consommé des substances hallucinogènes ?

Les scientifiques conviennent presque à l’unanimité que les feuilles de laurier que la Pythie mâchait n’étaient pas à l’origine de ses hallucinations. Ils excluent également l’eau de la source locale qu’elle avait l’habitude de boire, étant donné que cette dernière était également consommée par les habitants de la région.

Il ne leur restait donc que la piste des mystérieuses vapeurs s’échappant du sol du temple, qui fut longtemps mise de côté, étant donné que les premières excavations réalisées sur les pentes du mont Parnasse n’avaient pas permis de révéler la présence de telles fissures.

Les choses ont évolué en 2001 lorsqu’une équipe d’archéologues et de géologues a décelé la présence d’oxyde d’éthylène dans le sous-sol de la région, un gaz naturel capable de provoquer de puissances hallucinations lorsqu’il est inhalé en grande quantité.

LES PHASES DE TRANSE DE LA PYTHIE AURAIENT ÉTÉ PROVOQUÉES PAR L’INHALATION D’OXYDE D’ÉTHYLÈNE

Après avoir découvert la raison probable de ses phases de transe, les chercheurs ont étudié minutieusement les documents historiques témoignant des prédictions de l’Oracle de Delphes, et ont constaté que ses prophéties pouvaient être classées en deux catégories.

Égée, roi d’Athènes et père de Thésée, consultant Thémis

On retrouvait d’un côté des prédictions énigmatiques exprimées en termes cryptiques alors qu’elle se trouvait dans un état second, et de l’autre des prophéties claires et précises. Si les premières s’avéraient assez vagues pour être interprétées de différentes manières et pouvaient s’expliquer par les vapeurs toxiques qu’elle inhalait en ces occasions, les secondes restent encore aujourd’hui un mystère.

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